STORM BOY

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Il arrive un moment où, à un certain âge, notre enfance remonte en nous. Elle se rappelle à notre mémoire pour nous murmurer l’essentiel, nos espérances comme nos combats. Et c’est ce que ce film si touchant nous invite à vivre. Nous suivons un homme à qui tout semble lui réussir et pourtant il traîne en lui une tristesse infinie. Quel est ce monde si gris et si sérieux qui l’entoure ? Il se souvient par flash d’un état du monde solaire proche de la nature et surtout, surtout de son ami le pélican Mister Perceval.

Interprété avec une rare délicatesse par Geoffrey Rush, aux antipodes de son rôle sanguinaire dans Pirates des Caraïbes, il est ce grand père soucieux qui comprend que le monde va trop vite, un monde où les pères sont si accaparés par les sirènes du succès, qu'ils en oublient l'essentiel. C'est par sa petite fille, farouche adolescente, qui refuse cette société du profit que nous remontons le fil de l'histoire qui va nous plonger dans un récit de toute beauté. On comprend que c'est la première fois que le vieil homme va raconter son histoire à sa petite-fille. Les souvenirs affluent comme la beauté de cette terre australienne qui a vu débarquer il y a plus de 65 ans de cela un pêcheur, veuf, accompagné de son jeune fils, orphelin de mère.

Tous deux s'épaulent dans un bout de terre au bord de l'océan où les aborigènes, chaque jour, rendent grâce à la Nature. Tel un conte initiatique, le film emprunte le chemin de la fable et tout autant du récit d'aventure pour raconter la fabuleuse histoire du pélican et de Storm Boy, l'enfant de l'orage. 

 
Dans le même genre vous pouvez trouver L'ENFANT ET LE RENARD DE LUC JACQUET (Pour la beauté sereine et magnifique de ce conte moral) ou encore OKJA BONG JOON HO (Pour la fable écologique et contre la folie démesurée de l'homme qui détruit la nature au nom du profit. Pour l'humanisme et le respect de la Nature que ce film extraordinaire raconte.).

Il faut souligner le rythme du film qui sait alterner le suspense comme l'humour, avec un lyrisme époustouflant quand il s'agit de rendre compte de la beauté de la Nature. Le cinéaste utilise avec intelligence les codes du genre, que ce soit le western avec les méchants chasseurs, ou la comédie burlesque avec le dressage des pélicans. 

Ce film offre une très belle réflexion sur le rapport de l’être humain à la nature, et tout particulièrement sur les rapports que nous entretenons avec les animaux. La relation à l'animal a toujours été le révélateur de la condition humaine, et les récits d'amitiés qui se nouent entre l'humain et l'animal s'originent dans la nuit des temps. Esope et La Fontaine se rappellent ainsi à notre souvenir, la cruauté de l'homme comme sa bêtise. Mais aussi la possibilité pour tout un chacun de trouver la juste voie possible, celle de l'humanisme.

Storm Boy de Shawn Seet est une magnifique adaptation du livre australien écrit par Thiele. L’histoire de ce jeune garçon ayant élevé un pélican, se trouvant entre l’enfance et le monde adulte, est célèbre dans les pays anglo-saxons.

Tout comme Paddington, Storm Boy est un grand classique de la littérature jeunesse.