STUPID THINGS

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Quand on évoque les gangs américains, on pense aux grandes villes. Los Angeles, Chicago, Detroit… Mais l’Amérique rurale n’échappe pas à cette violence. Loin des clichés du cinéma, Stupid Things vous emmène rencontrer les gangs d’Arkansas.

Le jeune Dayveon vient de perdre son frère, tombé sous les balles. Pour honorer sa mémoire, pour avoir l’air d’un bonhomme, pour tuer le temps, il décide d’intégrer le gang des Bloods dont son frère était membre.

Pour son premier long métrage, le réalisateur américain Amman Abbasi encapsule toute la mélancolie et la tristesse d’une poignée de jeunes perdus, esclaves d’une violence systémique et aspirant à une vie meilleure. Un film aussi sublime qu’étonnant. 

 
Dans le même genre vous pouvez trouver GEORGE WASHINGTON (Du naturalisme aux cadrages précis, ce STUPID THINGS puise son inspiration dans le GEORGE WASHINGTON de son producteur, David Gordon Green.) ou encore BOYZ'N THE HOOD (L'autre grand film sur les gangs, celui-là se déroulant en Californie.).

Né de parents pakistanais immigrés aux Etats-Unis, Amman Abbasi a grandi à Little Rock, Arkansas. Mais c’est en bossant comme caméraman sur une série documentaire ayant pour sujet les gangs de Chicago qu’il a eu l’idée de Stupid Things : "J'ai eu l'occasion de discuter avec beaucoup de gamins dil-il, et j’essayais vraiment de comprendre quelles étaient leurs motivations pour intégrer un gang. Pourquoi ils avaient envie d'en être : c’est la question avec laquelle tout a commencé." Mais c’est l’environnement qui fait la différence entre Stupid Things et les autres films de gangs : « À Chicago, rajoute-t-il, les gangs opèrent différemment, avec méthodologie. Il y a le trafic de drogue, il y a la territorialité. La violence est liée au fait que le crime soit organisé. En Arkansas, les gangs sont plutôt les vestiges d'une ancienne activité criminelle qui a disparu aujourd'hui. »

Poussé par une sensibilité naturaliste et une obsession pour l’honnêteté artistique, Amman Abbasi n’a choisi que des acteurs non professionnels, issus de l’Arkansas. Il explique ce choix : "Je voulais qu'ils puisent dans leurs expériences personnelles, les gens qu'ils ont connus, les choses qu'ils ont vues. Et leurs expériences personnelles sont un peu celles de leurs personnages à des degrés différents. C'est bien sûr de la fiction mais les émotions sont extrêmement réelles." La mélancolie du film vient, elle, de l’omniprésence de la mort et du deuil. D’ailleurs, quelques temps après la sortie du film, le 19 octobre 2017, le jeune Kordell Johnson, qui joue Brayden dans le film, a été tué par balles à Little Rock. Il avait 19 ans.


Stupid Things a été produit notamment par David Gordon Green, le réalisateur texan de George Washington, Joe ou Prince Avalanche, qu’Amman a connu en étant son assistant sur Manglehorn et Que le meilleur gagne. « David est quelqu'un d'extrêmement généreux qui soutient énormément les autres, dit-il. Je voulais vraiment savoir que je pouvais faire le film tout seul par mes propres moyens. Mais quand j'ai eu besoin d'aide, il était là pour me pousser. »

Stupid Things, un film de Amma Abbasi sur les gangs américains et la vie de banlieue. C'est un film que j'ai trouvé très beau, déjà par le protagoniste Dayveon qui était très attachant et ensuite par l'image. Le film était tourné en 4x4 avec énormément de plans beaux ...

STUPID THINGS (14,4) (Amman Abbasi, USA, 2017, 75min) : Sensible drame naturaliste qui nous emmène dans une petite localité de l'Arkansas (Sud des Etats-Unis) pour suivre le destin chaotique de Dayveon, un jeune garçon afro-américain de 13 ans endeuillé par la mort de son ...

Dans une Amérique profonde laissée aux abois, Stupid Things nous montre le doux portrait mélancolique d’un jeune adolescent (Day-Day) en pleine construction. Suivant le pas d’Harmony Korine ou même d’Andrea Arnold, Amman Abbasi décrit avec délicatesse et une certaine ...