SUPER SHARK

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Au sommet de la chaîne alimentaire du cinéma Z, Fred Olen Ray a réalisé au moins une centaine de films fauchés, ridicules mais néanmoins divertissants.

Fidèle à la tradition du genre, il est prêt à exploiter n’importe quel sujet, quelle que soit l’opportunité. Supershark en est un bel exemple : il y a très longtemps que la mode des requins a été lancée par Steven Spielberg, mais ça n’empêche pas Fred Olen Ray d’enfoncer le clou 35 ans plus tard.

L’histoire commence avec l’investigation d’une inspectrice de l’hygiène pour déterminer les causes de l’effondrement d’une plateforme pétrolière. Après avoir enquêté en maillot de bain, elle livre ses conclusions: les pétroliers ont utilisé un produit hautement toxique qui a provoqué la mutation d’un requin devenu géant. Celui-ci est capable de marcher sur le sable pour avaler des plagistes ou de voler dans les airs pour attraper des avions à réaction avec ses dents.

Il y a deux morceaux de bravoure : l’interruption par le requin d’un concours de bikini, et une intervention de l’armée avec un tank monté sur quatre pattes mécaniques. Il faut le voir pour le croire.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver JURASSIC SHARK (Même monstre libéré par la faute d'une compagnie pétrolière) ou encore ALERTE AUX REQUINS (Encore une enquête par une sommité scientifique pour expliquer des attaques de requins).

Fred Olen Ray est producteur, réalisateur, scénariste et acteur de films à petit budget, et ses spécialités sont l’horreur, la science-fiction, l’action et l’érotisme soft. Il est également catcheur et officie sous le nom de Fabulous Freddie Valentine. Il a débuté en Floride avant de s’installer en Californie pour être plus près de l’industrie du cinéma. Comme il utilise une quinzaine de pseudonymes, il est difficile de suivre sa trace, mais il est l’auteur de pas moins d’une centaine de titres. Un des rois actuel du film fauché, il perpétue la tradition des séries Z, ce qui ne l’empêche pas de temps en temps de récupérer quelques acteurs de premier plan comme David Carradine et Lee Van Cleef. Un de ses films les plus célèbres s’intitule Hollywood Chainsaw Hookers, mais il a réalisé un grand nombre de pellicules avec bikini dans le titre. On peut en citer quelques uns, comme Bikini drive in, Bikini Jones et le temple d’Eros, Bikini royale, ou encore Bikini Frankenstein.

A l’origine, il se destinait aux effets spéciaux de maquillage, à cause de son obsession pour les monstres acquise à force de  lecture intensive de Famous monsters,  un magazine spécialisé des années 50 et 60. Mais la nécessité de faire entrer de l’argent régulièrement l’a décidé à devenir metteur en scène, ce qui était la façon la plus sûre de travailler dans le cinéma en indépendant. 

Autrement, le cinéma est toujours une question d’économie. D’après lui, faire un film sans argent et en peu de temps est beaucoup plus difficile que lorsqu’on a un gros budget qui vous permet d’engager des gens doués et efficaces. Mais dans tous les cas, l’argent est toujours un problème. Plus on en a, et plus les producteurs exigent de vous. Et quelque soit le budget, on n’en a jamais assez. C’est pourquoi il s’est arrangé à sa façon : indépendamment de la qualité de ses projets, il cherche toujours une raison de s’y intéresser, en dehors d’un salaire suffisant pour assurer sa subsistance et celle de sa famille.