SUR LA LIGNE

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Alors que ses voisins d’Europe de l’Est, les cinémas polonais et roumain, observent une popularité grandissante depuis quelques années, le cinéma tchèque s’est fait, lui, plus discret. Et pourtant ce serait oublier de grands réalisateurs comme Milos Forman ou Vera Chytilova. Mais, après les années 2000, comme ses confrères, le cinéma tchèque s’attarde sur une période pas si éloignée mais douloureuse : le passé communiste du pays.

Dans Sur la ligne tourné en 2013, la réalisatrice et monteuse Andrea Sedláčková s’intéresse au parcours d’Irena, une jeune championne d’athlétisme contrainte par les autorités tchécoslovaques de se doper dans l’espoir d’être sélectionnée aux Jeux Olympiques de Los Angeles de 1984. Elle ne peut même pas compter sur le soutien de sa propre mère qui ne souhaite qu’une chose : la réussite sportive de sa fille afin qu’elle puisse passer le rideau de fer et refaire sa vie à l’Ouest.

Dopage et immigration sont au centre de ce film qui reviens sur la passé communiste du pays, en plein dans les années de plomb, érigeant en héros des personnes qui ont tenu tête au régime, au mépris du risque qu’elles encouraient de voir leur qualité de vie se dégrader ou leur existence menacée.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver RED ARMY DE GABE POLSKY (Le sport durant la guerre froide mais ici du point de vue russe et à travers une équipe de hockey.) ou encore BURNING BUSH D’AGNIESZKA HOLLAND (Les deux films traitent de la Tchcoslovaquie dans le contexte des années de plomb.).

3eme film de la réalisatrice tchèque Andrea Sedláčková, Sur la ligne aborde les thèmes du dopage sportif et le dilemme de l’immigration. Quitter ou non son pays est une question bien connue la cinéaste, qui a quitté le sien pour la France en 1988, soit durant la période pendant laquelle se déroule le film.  Elle navigue depuis entre les deux pays et les deux cultures. Connue comme réalisatrice de films pour la télévision et de longs métrages en République Tchèque, elle travaille en tant que monteuse dans l’Hexagone. Elle a d’ailleurs reçu un César du meilleur montage pour Welcome de Philippe Lioret, pour qui elle avait aussi réalisé le montage de Je vais bien ne t’en fais pas.

La cinéaste, qui est aussi l’auteur du scénario, s’est emparée du thème peu abordé du dopage illégal des athlètes tchèques par l’Etat. En effet, dans ces heures difficiles du régime communiste que furent les années de plomb, la tension était particulièrement forte entre l’Est et l’Ouest et le durcissement du régime communiste à l’approche de la Chute du mur de Berlin et de la révolution de velours.  Ces athlètes, poussés à l’extrême au péril de leur vie, étaient alors utilisés comme une démonstration de la supériorité des pays du bloc soviétique. Une sensation d’oppression et une atmosphère délétère, synonyme de cette administration communiste déclinante que la cinéaste dénonce, se répandent ainsi à travers le film notamment grâce à des décors froids et durs et des couleurs désaturées.

Et ces deux sujets, le dopage et l’immigration, qui semblent pourtant si éloignés se rejoignent à travers le personnage de la mère. Ancienne révolutionnaire, elle est très surveillée par l’Etat et depuis que son mari les a quittées, elle et sa fille, elle a vu son monde s’écrouler et sa carrière avec. Ne souhaitant pas cette vie à sa fille, elle va retourner l’arme du gouvernement contre lui. En dopant sa fille à l’insu de celle-ci, elle espère que  sa participation aux JO lui donnera l’occasion d’émigrer aux États-Unis. Un choix difficile qui est souvent au cœur des œuvres d’Europe de l’Est et en particulier du cinéma tchèque, comme dans Burning Bush ou In the Shadow : le choix des héros moraux, véritable figure tutélaire d’un pays encore en train de panser ses plaies. 

SUR LA LIGNE (14,2) (Andrea Sedláčková, TCH, 2015, 100min) Un drame captivant qui se déroule en Tchécoslovaquie début des années 80, qui relate avec précision tous les rouages d'un dopage d'état. La réalisatrice offre une reconstitution adroite à partir du cas d'une ...

Tchécoslovaquie années 1983-1984, une jeune athlète s’entraîne durement dans un centre technique d’état. Son objectif, réaliser le minima (sur 200 m) pour représenter l’équipe nationale aux JO de Los Angelès (1984). Douée et suivie, elle devrait pouvoir être optimiste. ...

Pour ce film la réalisatrice-scénariste a fouillé dans ses souvenirs d'enfance quand la Slovaquie et la Tchéquie ne faisait qu'un dans l'ex-bloc soviétique. Le scénario s'inspire d'un scandale révélé il y a plusieurs années sur le dopage automatique dans l'ex-bloc soviétique ...