ONE + ONE

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Ce fut et cela reste une affiche, presque un slogan : "le film de Godard sur les Rolling Stones". En réalité One plus One qui deviendra, lors de sa ressortie en 2006 Sympathy for the devil, (son titre aux Etats-Unis) est moins un film sur les Rolling Stones que sur Godard lui-même. D’ailleurs les fans des Stones n’ont jamais pu le blairer. Il faut dire que cette œuvre, réalisée en 1968, a un parfum de grenades lacrymogènes et que la révolution et son grand soir y sont attendus en Europe pour lendemain matin.

Vous allez donc assister à reportage paradoxal sur l’enregistrement de Sympathy for the devil morceau mythique du rock’n roll plus quelques paraboles et collages sur l’air du temps. Avec Mick solaire, Keith à fond, et Brian sur le point de sombrer. Quant à Bill Wyman et Charlie Watts ils font dans le discret comme d’habitude.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver PINK FLOYD: THE WALL (1982) DE ALAN PARKER (La recréation de l'univers symbolique et visuelle de l'album célébrissime de Pink Floyd "The wall" qui permet de manière allégorique de montrer à la fois la solitude de la rock star et la démesure d'un groupe dont le succès international ne s'est jamais tari.) ou encore SPINAL TAP DE ROB REINER (1984) (Un faux documentaire hilarant sur le quotidien d'un groupe en tournée, grandeur et décadence d'une troupe de chevelus. Tout y passe: concerts ratés, soirées décadentes, groupies hystériques, interviews vides de sens...).

La culture rock et la nouvelle vague, deux temps forts des années 60, n’ont pas fait si bon ménage. En 1968 le pape de la nouvelle vague est en pleine veine agitprop. Depuis l’apocalyptique Week end sorti en 1967 il est à fond dans le ciné tract et le docu militant. Cette année 1968 il part à Londres pour tourner un film sur l’avortement. Puis il change d'avis et cherche à tourner avec les Beatles qui le snobent. Les Stones au contraire, par l’odeur godardienne alléchés, se précipitent. Mais l’artiste n’est pas là pour servir la soupe aux rockstars. S’il suit les musiciens au studio et filme le long accouchement de la chanson du diable il ne la montera jamais entièrement terminée, et entièrement jouée, au grand dam des amateurs.

Au contraire il fonctionne par puzzle sur l’actualité, les Black Panthers, et quelques images allégoriques de son cru. Evidemment le producteur qui veut son final cut remonte une partie du film et y intègre la chanson finie. Godard lors de la projection découvre la forfaiture lui met son poing dans la figure et traite tout le monde de fascistes. Mais pour les rockers une histoire en creux a été filmée : celle de la fin de Brian Jones un des fondateurs des Stones avec Ian Stewart, qui affaibli par sa vie de drogué chic, cède sous nos yeux pendant l’enregistrement de l’album Beggars Banquet, la place au duo Jagger/Richards. Jones quittera le groupe en juin 1969, plus ou moins viré par les autres, et il mourra mystérieusement le mois suivant. Godard lui continuera d’écumer le cinéma et se verra couvrir de lauriers par la presse anglo-saxonne. Les Stones ont leur caution intello, Godard son phénomène rock. Il tournera à nouveau des musiciens au travail pour Soigne ta droite en 1987 : on  y verra les Rita Mitsouko et leur "No comprendo". Quant aux Stones l’autre grand cinéaste qui explorera en fan leur univers et de l’intérieur ce sera Martin Scorsese pour Shine a light en 2008, ou comment être au beau milieu des Rolling Stones pendant un concert. Depuis le rock et le cinéma en ennemis intimes ont continué de tourner et les pierres de rouler.

En 1968, le réalisateur français Jean Luc Godard alors encore en phase de recherche d'un cinéma plus "maoïste" décide de quitter Paris pour rejoindre Londres et le groupe "The Rolling Stones" dans le mythique studio "London's Olympic Studio" en plein enregistrement de leur ...

Les années soixante furent un tourbillon esthétique et idéologique majeur du XXe siècle, entre l’émergence du black power, la mouvance hippie, l’apparition du rock en Angleterre et aux Etats-Unis, la mort de John Fitzgerald Kennedy, les avancées en conquête spatiale ...

One + one est sans aucun doute le premier vrai film de cinéma direct de l'histoire en France. Bien après Jean Rouch ou même tous les films de la Nouvelle Vague : One + One joue sur trois tableaux de “direct“ différents. Tous renvoient à une narration plus ou moins travaillée ...