THE DESCENT

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Le Britannique Neil Marshall, fait son entrée au cinéma en 2002 avec Dog soldiers. Une histoire de loups-garous et de soldats qui le fait remarquer, un gros succès au Royaume-Uni. Mais c’est son film suivant, film de genre encore, The Descent, en 2005, qui lui fait passer les frontières. L’histoire est simple : six jeunes femmes amateurs de sports extrêmes et spéléologues en herbe s’aventurent dans un gouffre inexploré au fond duquel vivent d’étranges et redoutables créatures.

Un huis-clos en pleine nature souterraine, qui mêle action, suspense et horreur bien gore. Neil Marshall est parti de deux constatations. La première, que la grotte était un territoire peu exploré par le cinéma de genre. Et pourtant, dit-il, « Quoi de plus naturel que d’y faire un film d’horreur. Les films d’horreur sont plus impressionnants dans le noir. Et quoi de plus impressionnant que les profondeurs de la terre ? ». La seconde, qu’aucune histoire de ce type n’avait jamais été envisagée avec des personnages féminins, uniquement. Ce qui l’a conduit à remanier le premier scénario de The Descent qu’il avait écrit, lequel comptait quelques éléments masculins. Au terme d’un long casting, il choisit de précipiter dans son gouffre aux horreurs des actrices qu’il a voulues d’origines diverses avec des accents différents. En tête, l’écossaise Shauna Macdonald, sélectionnée notamment pour son regard doux. Puis, l’Américaine Natalie Mendoza, l’Anglaise Alex Reid, la Néerlandaise Saskia Mulder (sœur de la top model Karen Mulder), la Britannique d’origine suédoise MyAnna Buring, et l’Irlandaise Nora-Jane Noon, laquelle avait été, en 2002, l’interprète principale de The Magdalene sisters.

Film féminin qu’on ne saurait dire pour autant féministe, The Descent compte, malgré tout, quelques éléments masculins à son casting, même si ceux-ci ne sont guère avantagés. C’est Paul (Oliver Milburn), le mari de Sarah-Shauna Macdonald, à l’écran seulement le temps de la brève séquence d’ouverture. Et ce sont les monstres du sous-sol, dits les « crawlers », campés par des acteurs, quelques actrices et des enfants y étant également mêlées.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LA CRYPTE (L'exploration de dédales souterrains mystérieux, recelant bien des dangers.) ou encore DÉLIVRANCE (Un groupe d'amis s'en va descendre en canoë la rivière d'un coin perdu des Etats-Unis. L'expédition devient confrontation douloureuse avec la nature, les autochtones et eux-mêmes.).

Censé se passer dans les Appalaches, en Caroline du nord, The Descent a été intégralement tourné au Royaume-Uni. Les studios de Pinewood ont accueilli la grotte et les extérieurs ont été filmés en Ecosse. Le tout a été bouclé en sept semaines. Le décorateur Simon Bowles, qui avait travaillé avec Neil Marshall sur Dog soldiers, a imaginé et dessiné la grotte et ses méandres, utilisant pour sa construction une matière toute nouvelle, sorte de mousse de résine facile à sculpter et résistante à l’eau et au feu. Le chef opérateur Sam McCurdy, également présent sur le premier film du cinéaste, lui a donné sa tonalité visuelle, très sombre, traversée seulement par les lumières des lampes et les fusées rouges des personnages.

Les crawlers, monstres que le cinéaste a refusé de créer en images numériques et pour lesquels il ne voulut ni cascadeurs, ni danseurs, mais de vrais acteurs, ont été façonnés par le maquilleur Paul Hyatt. Prothèses, lentilles de contact, dentiers, peinture recouvrant les corps, un travail de trois heures et demi sur chacun. Pour leur première irruption sur le plateau, Neil Marshall ménage ses effets. Il les a cachés jusque là à ses actrices « Je voulais voir, dit-il, quel effet cela ferait; ça les rendait très nerveuses. Elles ne savaient pas à quoi s'attendre, elles n'avaient aucune idée de ce à quoi ils allaient ressembler. Quand on a introduit les crawlers, alors que pendant des semaines on avait travaillé cette image de filles dures à cuire, elles se sont enfuies dans le noir en hurlant et les bras en l'air comme un groupe d'adolescentes ! ».

Nourri de cinéma depuis l’enfance où, raconte-t-il, ses parents le laissaient veiller devant la télévision et voir aussi bien Frankenstein que La Malédiction ou Les Aventuriers de l'arche perdue (l’un de ses films préférés !), Neil Marshall s’est dit influencé pour The descent par The Thing, de John Carpenter, Massacre à la tronçonneuse, Shining et Délivrance. Et il le prouve en multipliant les clins d’œil ou les références. Ce sont les plans aériens des voiture sur la route de montagne semblables à ceux de Shining. Ou le nom du parc où il entraîne ses personnages, Chatooga, directement prélevé à celui de la rivière de Délivrance. De Délivrance encore, le plan du bras qui sort de sous la terre, comme sortait celui du lac chez John Boorman. Et il y a du Carrie de Brian De Palma dans le visage plein de sang de l’héroïne. Une suite, The descent : part 2, a été tournée en 2009. Avec Shauna MacDonald, mais sans Neil Marshall, ni à la réalisation, signée Jon Harris, ni au scénario. Celui-ci s’est engagé dans d’autres aventures cinématographiques, s’immergeant dans la science-fiction avec Doomsday, en 2008, puis dans le péplum avec Centurion, en 2010.

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