THE HOUSEMAID

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Avec cette subtile variation sur la relation maître/esclave, le réalisateur sud-coréen Im Sang-Soo, spécialiste de l’étude de mœurs, livre un vrai précis de perversité domestique. Euny, naïve gouvernante, est embauchée dans une somptueuse maison bourgeoise, au service d’un couple fortuné. Très vite, les regards que le mari porte sur elle se chargent de sous-entendus érotiques…

La lutte des classes, l’hypocrisie sociale et la corruption du pouvoir sont au cœur de ce film qui se lit comme un miroir de la société coréenne, et dont l’élégante mise en scène tranche avec la noirceur du propos. "Les riches et les pauvres", explique Im Sang-Soo, "cohabitent dans le même pays sans jamais se rencontrer. Ce film prétend justement organiser leur rencontre, à travers le personnage de cette gouvernante".

Revendiquant l’influence d’Alfred Hitchcok, dont il dit avoir voulu approfondir le travail sur le suspense, Im Sang-Soo réalise aussi avec The Housemaid le remake d’un grand classique du cinéma coréen : La Servante, sorti en 1960, et considéré comme une référence majeure par Kim Ki-Duk ou Park Chan-Wook. Mais contrairement à l’original, Im Sang-Soo délaisse le point de vue du chef de famille pour celui de la servante, simple jouet entre les mains des puissants.

Vous l’aurez compris, l’érotisme, la perversité et la domination sont au cœur de The Housemaid, injustement reparti bredouille du festival de Cannes 2010. N’hésitez donc pas une seconde à découvrir cette nouvelle démonstration de la virtuosité du cinéma coréen ! 

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LA SERVANTE ou encore THE SERVANT .

Im Sang-Soo, ancien assistant d’Im Kwon-Taek, est, au même titre que Park Chan-Wook ou Kim Jee-Woon, un cinéaste majeur de la Nouvelle Vague sud-coréenne, plébiscité par les festivals internationaux. Il est sélectionné dès 2003 à la Mostra de Venise avec Une Femme coréenne, avant d’avoir les faveurs du Festival de Cannes deux ans plus tard avec The President's last bang. Deux films dans lesquels on sent sa formation en sociologie, puisqu’ils s’intéressent de près à la vie sociale et politique de son pays.

Avec The Housemaid, Im Sang-Soo confirme une autre tendance de son cinéma, essentiellement construit autour de personnages féminins très forts. On peut d’ailleurs penser à François Truffaut en voyant l’importance que le réalisateur accorde aux jambes et aux pieds des femmes dans son film, objets, selon lui de tous les fantasmes masculins !

On reconnaît dans la peau de la gouvernante, la douce Jeon Do Yeon, Prix d’interprétation féminine à Cannes en 2008 pour Secret Sunshine, de Lee Chang-Dong, et une habituée du cinéma de Im Sang-Soo : Youn Yuh-Jung, qui signe sa quatrième collaboration avec le réalisateur dans la peau de la vieille gouvernante, un personnage qui apporte par ailleurs un humour très noir à The Housemaid.

Im Sang-Soo n’est pas au bout de ses portraits de femme : il a en effet pour projet de réaliser un film en France, centré sur une jeune Asiatique dont les conquêtes suscitent la controverse. Le réalisateur aurait déjà envisagé Maggie Cheung ou Zhang Ziyi pour le rôle...

Je déclare solennellement la guerre à tous ceux qui ont eu le mauvais goût de mal noter ce film. Qu'il s'agisse de la qualité du scénario, de la mise en scène éblouissante, du mélange des genres ou du charisme des acteurs, The Housemaid est une réussite totale qui vous ...

Derrière ce titre d'une finesse rare, se cache la constatation que je me suis faite lors de l'apparition du générique de fin. En effet, dans la grande lignée des films coréens bons sans être excellents (la filmographie de Park Chan-wook en est le parfait exemple), il manque ...

J'ai pu constater à droite et à gauche que "The Housemaid" se faisait descendre, souvent qualifié de coquille vide et soporifique à l'aspect faussement érotique . Et je dois dire que ça aurait été mon ressenti si je n'avais pas vu le film original "La Servante" de Kim Ki-young ...