THE INDIAN RUNNER

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David Morse,Viggo Mortensen, Dennis Hopper et Charles Bronson : pour son premier passage à la mise en scène de cinéma en 1990, Sean Penn fit appel à quatre acteurs de poids, sans oublier une inconnue à l’époque en la personne de Patricia Arquette. En dédiant « The Indian Runner » à la mémoire de son mentor et ami John Cassavetes, il renforçait cette dimension artistique et son statut d’acteur-auteur. S’inspirant pour son scénario et d’un rite indien selon lequel pour passer à l’âge adulte, un jeune indien devait épuiser un daim à la course et recueillir son dernier souffle, et d’une chanson de Bruce Springsteen, « Highway Patrolman », Sean Penn raconte ici l’histoire de deux frères au caractère antagoniste, Jo et son jeune frère Frank, natifs du Nebraska, dont les destins vont se croiser au-delà des seuls liens du sang. Pour justifier le choix de cette histoire, l’acteur-réalisateur expliqua que les relations au sein d’une fratrie l’intéressait plus que les traditionnels rapports entre les parents et les enfants.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver KILLING FIELDS (Policiers et délinquants s'affrontent dans un coin perdu d'Amérique.) ou encore LA NUIT NOUS APPARTIENT (James Gray fait se confronter lui aussi deux frères aux destins sociaux divergents : Bobby qui dirige une boite de nuit et Joseph, capitaine de police comme leur père.).

Les acteurs qui deviennent réalisateurs mettent en général un soin particulier à bâtir le casting de leur film. Quoi de plus naturel quand on s’apprête à passer derrière la caméra sans pour autant renier son goût pour le métier de comédien ? En devenant metteur en scène, Sean Penn ne chercherait pas à renoncer à sa brillante carrière d’acteur. Pour jouer l’un des deux frères, Il avait d’abord pensé à son propre frère Chris Penn avec lequel il avait partagé l’affiche du film »Comme un chien enragé », mais ce dernier finit par refuser la proposition ? Pour le rôle de Joe, le nouveau cinéaste se tourna alors vers David Morse qu’il venait de découvrir par hasard via le petit écran. Pour incarner Frank, le mauvais garçon, un « chien qui aboie et qui mord » selon lui, il fit appel à Viggo Mortensen en lui adjoignant les conseil d’un ami membre des Hells Angels. Les « vétérans » Charles Bronson et Dennis Hopper vinrent compléter le casting une fois le projet définitivement lancé. S’appuyant sur cette distribution sans faille, Sean Penn fait le portrait d’une Amérique qu’il connaît bien, entre violence et guitares, cigarette et nuits d’ivresse, champs de maïs et bars. Ces deux frères que tout semble opposer ne sombrent pourtant jamais dans une rivalité mortifère. Ils ont beau être flic ou ancien soldat, ils sont avant tout des hommes hantés par leur enfance, capables de pleurer comme de se mettre en colère. Ils sont donc faibles et forts à la fois, Sean Penn ne prenant le parti ni de l’un de l’autre. Restant à mi-distance de ses personnages, il ne les juge pas mais reste en empathie constante avec eux. Il filme en quelque sorte leur rédemption réciproque qui passe leur compréhension mutuelle. Ce sera d’ailleurs la véritable marque de fabrique du Sean Penn cinéaste dont les trois films suivants font preuve du même humanisme lucide, ainsi que l’attestent les héros magnifiques et fragiles de « The Crossing gard », " The Pledge " et « Into the Wild ».

L'Amérique interlope et paumée. La tragédie chez les bouseux. Un beau film de trognes et de secondes gueules (cassées), un pathos toujours sur le fil qui ne sombre jamais dans l'excès. Les acteurs sont très bons, surtout David Morse, qui se débat bien avec son rôle christique ...

Première réalisation de Sean Penn, The Indian Runner est avant tout une mise en images de la chanson "Highway Patrolman" de Bruce Springsteen. BORN IN THE U.S.A. Sortie en 1991, cette coproduction américano-nippone nous narre les péripéties de Joe et Frank, deux frères séparés ...

Un film qui ressemble profondément à son réalisateur : noir, torturé, romanesque, engagé, profond... D'entrée de jeu, Sean Penn trouve sa place dans le cinéma classique américain, et la filiation avec Eastwood saute aux yeux. On savait que Penn n'était pas un trublion ...