TOKYO !

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Amis du bizarre, adeptes du dépaysement : soyez les bienvenus ! Nous vous emmenons aujourd’hui au Japon et plus précisément à Tokyo où trois cinéastes au style bien affirmé vous vous proposer trois histoires fantastiques dont le fil rouge est la capitale nippone… Sont ainsi réunis devant vous yeux ébahis : Michel Gondry, Leos Carax et Bong Joon-Ho, ci-devant Palme d’Or à Cannes en 2019 avec Parasite. 

Le segment de Gondry s’appelle Interior designe et raconte la lente transformation d’une jeune femme expatriée se sentant délaissée. Celui de Carax s’intitule Merde et suit le procès d’un homme vivant dans les égouts, appartenant à une civilisation inconnue, coupable d’avoir semé la panique et la mort dans les rues. Enfin la partie réalisée par Bong Joon-Ho est nommée Shaking Tokyo et relate comment un individu reclus chez lui depuis 10 ans va tomber amoureux d’une livreuse de pizza en plein tremblement de terre ! 

Ah ben je vous avais prévenu : c’est étrange mais avouez que ça fait envie ! 

 
Dans le même genre vous pouvez trouver PARIS I LOVE YOU (Proposer à de grands cinéastes de jeter leur regard sur une ville du monde : la carte blanche est excitante et dans les deux cas fort différente...) ou encore LE TRAIN DES EPOUVANTES (Un même lieu, des événements horribles, une ambiance fantasmagorique : deux films à sketches...).

Peut-être aurez-vous envie d’aller vous-même jeter un œil à la réalité de Tokyo après avoir regardé les trois fictions du film que vous venez de voir. Sera-t-elle conforme ou totalement différente ? Elle ne sera pas fade ou tiède en tout cas, tant la capitale japonaise est fascinante, déroutante… C’est une des raisons pour lesquelles les réalisateurs étrangers viennent régulièrement y chercher un peu d’inspiration ou tout simplement des décors que l’on ne trouve nulle part ailleurs, entre modernisme effréné et tradition séculaire… 

Il était par exemple logique que Sofia Coppola décide d’y ancrer l’action de son Lost in translation en 2003, dans lequel Bill Murray, acteur américain venu au Japon tourner une pub improbable, se retrouve totalement déphasé au bar de son hôtel et croise la route de Scarlett Johansson, tous deux complètement largués vis-à-vis de ce qui les entoure… Puisqu’on parle d’être largués, souvenez-vous aussi du fantastique Inception de Christopher Nolan en 2010 dans lequel Leonardo Di Cario, Marion Cotillard, Joseph-Gordon Levitt et quelques autres mêlaient pure science-fiction et psychanalyse sur l’air de « ce que tu vois est-il un rêve ou la réalité » à moins que ce ne soit l’inverse ! Plus basiquement, la saga Fast and furious a part deux fois fait escale à Tokyo : dans l’épisode 3, fort à propos, baptisé Tokyo drift qui se situe en dehors de la trame habituelle avec d’autres personnages et en 2015 dans le 7e volet où les costauds et costaudes habituels sont de retour… 

Héritage du traumatisme japonais de la seconde guerre mondiale, Tokyo a souvent été le décor de destructions massives. Je pense bien entendu aux films mettent en scène le gros lézard thermonucléaire Godzilla qui prend souvent un malin plaisir à raser des quartiers entiers de la ville mais aussi au Jour d’après de Roland Emmerich, jamais très avare lui non plus d’une éradication d’une grande partie de l’Humanité ! 

Très client de ces 3 réalisateurs, je me suis lancé dans ce film plein d'enthousiasme tout en connaissant les limites du concept du film à sketches. Premier constat : la surprise. Aucun des réalisateurs ne m'a livré la partition que j'attendais et c'est plutôt réjouissant. ...

Tokyo! serait ce qu'on appelle une expérience cinématographique. Sous 3 courts-métrages, le film regroupe un portrait de la ville de Tokyo en trois parallèles. Les univers de Michel Gondry, Leos Carax et Bong Joon-Ho, aussi différents soient-ils, peuvent ainsi prétendre nous ...

Trois courts, trois ambiances. Chaque expérience est propre. Différente. Liée à l'humain. Touchante. Tokyo, son atmosphère. Ses habitants surtout. La première histoire sera étrange, amusante et mélodieuse, la seconde plutôt drôle et dérangeante, la dernière comme suspendue ...