TOUS LES SOLEILS

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Philippe Claudel dont le premier film Il y a longtemps que je t’aime sorti en salles en 2008, avait récolté entre autres récompenses internationales, le César de la première œuvre ainsi que l’Ours d’argent du meilleur réalisateur à Berlin, propose avec son deuxième film Tous les soleils une œuvre cinématographique douce amère aux accents méditerranéens bien que se déroulant dans l’est de la France. Le film raconte comment Alessandro professeur italien de musique baroque qui vit à Strasbourg avec Irina, sa fille de quinze ans, en pleine crise d’adolescence, en tentant à tout prix d’être un père modèle, ira jusqu’à en oublier de reconstruire sa propre vie amoureuse. Surtout que son propre frère Crampone, un gentil dingue anarchiste qui ne cesse de demander le statut de réfugié politique depuis que Berlusconi est au pouvoir, vit avec eux.
Il faudra en fait, les premiers émois amoureux d’Irina, pour qu’Alessandro reprenne en main les rênes de son existence.

Philippe Claudel a confié le rôle d’Alessandro à l’acteur italien Stefano Accorsi, remarqué entre autres dans Juste un baiser de Gabriele Muccino. Il y a pour partenaires Clotilde Courau, vue aux côtés de Marion Cotillard dans La Môme d’Olivier Dahan, Anouk Aimée, souvenez-vous d’Un homme et une femme de Claude Lelouch, et puis Neri Marcorè, l’acteur principal du film Un cœur ailleurs de Pupi Avati.

Tous les soleils distille donc un climat à consonance italienne mêlé au charme ensoleillé de la ville de Strasbourg. On y parle fort, on y circule en deux roues, on y apprécie la bonne cuisine et on y écoute la tarentelle. Il y règne comme un parfum d’hédonisme, mais l’émotion n’est jamais très loin. A tout à l’heure.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver IL FAUT MARIER PAPA (Une comédie romantique dans laquelle un veuf inconsolable voit sa vie sentimentale prise en main par son jeune fils.) ou encore L'ÉVÉNEMENT LE PLUS IMPORTANT DEPUIS QUE L'HOMME A MARCHÉ SUR LA LUNE (Dans ce film français de Jacques Demy, Marcello Mastroianni, acteur italien, joue en français.).

Les premières images de Tous les soleils où l’on voit Alessandro sillonner les rues de Strasbourg sur son solex, ne sont pas sans rappeler celles du film de Nanni Moretti Journal intime à l’exception du fait qu’il s’agissait dans ce dernier d’une vespa. Mais là s’arrête la comparaison. Car si Philippe Claudel a de son propre aveu voulu réaliser un film qui soit dans la veine des comédies italiennes, qu’elles soient de Moretti ou plus anciennes comme celles de Dino Risi, Mario Monicelli ou encore Pietro Germi, il s’est en tout cas abstenu de copier qui que ce soit se laissant plutôt guider par l’influence consciente ou pas d’un cinéma dans lequel pratiquer le grand écart entre rire et émotion a souvent été chose courante.

Au départ, le personnage d’Alessandro avait été décrit par Philippe Claudel dans son scénario comme ayant à peu près cinquante cinq ans. Mais l’écart avec sa fille de quinze ans devenant du coup moins intéressant, l’auteur l’a rajeuni d’une bonne vingtaine d’années. Quant au choix de Stefano Accorsi, il s’imposa à plus d’un titre. Tout d’abord il fallait à Philippe Claudel un acteur qui suscite la sympathie, ensuite qui bien qu’Italien, parle français, et enfin qui soit doté d’un talent indéniable pour passer naturellement et sans effort apparent du rire aux larmes. Pour ce qui est de la sympathie et du talent, Philippe Claudel connaissait déjà bien le travail de Stefano Accorsi, notamment dans des films italiens, et puis en ce qui concerne le fait de parler français, l’acteur partageant sa vie entre l’Italie et la France et étant le compagnon de Laetitia Casta, la chose ne posa d’emblée aucun problème.

A propos de la tarentelle, cette musique traditionnelle du sud de l’Italie qu’Alessandro fait écouter à ses élèves et dont il leur explique les origines, elle aura été selon Philippe Claudel, la source d’inspiration même du scénario de Tous les soleils. Le sujet du film est en effet né du cadeau que lui ont fait, il y a quelques années, des amis en lui offrant un disque de tarentelle. Il y a une telle magie dans cette musique, dit Claudel, un côté tellement charnel, sensible et humain qu’elle lui a inspiré assez vite un personnage de professeur de musique baroque qui vit à Strasbourg. Alors pourquoi Strasbourg ? Et bien à cause tout simplement de son expression sonore répond le cinéaste. Et d’ajouter que dans les rues, l’on y entend toutes les langues de l’Europe, de l’espagnol à l’allemand en passant par le portugais et bien évidemment l’italien.

Et puis il y a les personnages féminins du film. Irina l’adolescente jouée par Lisa Cipriani vue pour la première fois dans Demandez la permission aux enfants, et puis Agathe et sa fille Florence respectivement incarnées par Anouk Aimée et Clotilde Courau. Ces deux dernières bien qu’apparaissant dans le film de manière épisodique, n’en sont pas moins déterminantes, au même titre qu’Irina d’ailleurs,  pour l’avenir d’Alessandro. 

Tous les soleils, un film d’hommes comme le décrit son auteur ? Possible, mais dans lequel trois femmes font ostensiblement avancer l’action.

Ah pour une fois qu'une comédie française ne se passe pas à Paris! Le changement a du bon, et quel changement, Strasbourg! (non non aucun chauvinisme dans ma voix) Le film débute donc sur une rapide visite à Solex de la vieille ville, sous un soleil radieux de printemps, une ...

J'en étais restée au très beau mais très sombre Il y a longtemps que je t'aime du même Philippe Claudel, et si on retrouve dans cette comédie à l'italienne la belle sensibilité du cinéaste, le ton a bien changé : un film lumineux tourné dans un Strasbourg printanier, ...

Le film commence avec l'entrainante Pizzica Tarantella, danse populaire du Sud de l'Italie. On est d'ores-et-déjà prévenus : le film sonnera rital. Strasbourg. Alessandro, prof de fac d'origine italienne passionné de littérature (Stefano Accorsi - Romanzo criminale, Tableau ...