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Après Les Deux Anglaises et le Continent, François Truffaut, en 1972, change radicalement de registre en tournant dans le Languedoc Roussillon une farce grinçante, Une belle fille comme moi. Après David Goodis et William Irish, il adapte un autre écrivain américain, Henry Farrell, auteur de Qu’est-il arrivé à Baby Jane ? Tout commence par l’arrivée en prison d’un jeune sociologue venu interviewer Camille Bliss pour sa thèse de doctorat sur les femmes criminelles. Construit en flash-backs, le film remonte l’existence tragi-comique de Camille, opposant constamment son récit personnel aux images montrées.
Cette belle fille, fascinée par les publicités télévisés et l’argent, collectionne les victimes masculines : un garagiste brutal, un crooner minable, un avocat véreux, un dératiseur catholique et bientôt un sociologue aveuglé par l’amour. Truffaut utilise le personnage de Camille pour tourner en dérision l’amour, considérant son film comme une continuation de la destruction du romantisme, entreprise dans son film précédent.
Après La Fiancée du pirate de Nelly Kaplan, brûlot anarchisant qui opposait Bernadette Lafont à l’hypocrisie de tout un village, l’égérie de la Nouvelle Vague retrouvait Truffaut, qui l’avait dirigée en 1957 dans Les Mistons, pour un autre personnage dévastateur, au tempérament de sauvageonne, animé par le sens de la survie si cher au cinéaste de L’Enfant sauvage et des 400 Coups.
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François Truffaut
