UNE GRANDE ANNÉE

en VOD

Changement de cap pour le réalisateur d’Alien, de Blade Runner ou encore de Gladiator. Si on retrouve le fameux Maximus de son péplum aux cinq oscars dans Une grande année, le style et le sujet n’ont décidément plus rien à voir. Ridley Scott prend ainsi la direction de la Provence française pour une romance aux effluves vinicoles.

Max Skinner, un banquier d'affaires anglais, hérite du vignoble provençal où il passait autrefois ses vacances d'été aux côtés de son oncle. Il y retrouve Francis Duflot, le vigneron qu'il a connu enfant et qui veille depuis trente ans sur les cépages, et rencontre Fanny, une restauratrice locale dont il s’éprend. Mais très vite le trader découvre que sa propriété est en danger.

Dernier rôle international de Marion Cotillard avant le raz-de-marée La Môme et l’Oscar qui ira avec, Une grande année est une balade bucolique dans la campagne viticole française convoquant allègrement les clichés sur la fierté des français pour leur terroir et l’attrait de la population britannique pour ces coins de France gorgés de soleil.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver ROMANCE MILLÉSIMÉE DE DAVID S. CASS SR. (De l'amour et du bon vin et un personnage carriériste, mais cette fois du côté de la Napa Valley) ou encore VOYAGE À DEUX DE STANLEY DONEN (Si les histoires n'ont rien à voir, on ressent le même amour de la Provence vue par les Anglo-saxons).

Une grande année est basé sur le roman de l’écrivain britannique Peter Mayle. Si son récit n’est pas autobiographique, il est clairement inspiré de ses ressenti. Un peu comme le personnage de Russell Crowe dans le film de Ridley Scott, l’auteur, né à Brighton en Angleterre, exerçait dans un métier particulièrement stressant et tourné vers l’argent avant son changement de carrière. Il était en effet cadre dans l’univers publicitaire à New York et Londres. Mais sa découverte de la Provence fut une révélation. Il décida ainsi de s’y installer, d’abandonner ses activités dans la publicité afin d’entamer sa reconversion dans l’écriture. Son premier roman était ainsi Une année en Provence sorti en 1993. Un bon cru, dont est tiré Une grande année est lui sorti en 2004. Et ce n’est pas tout à fait un hasard si Ridley Scott s’y est intéressé. En effet, les deux hommes sont amis de longue date et voisins de vacances et c’est le réalisateur anglais qui a suggéré l’idée du roman à son comparse.

Et cet amour pour cette région française qu’est la Provence est un peu le moteur du film. Avec une vision un tantinet manichéenne opposant le stress et la dureté de la capitale de la terrible Albion au bon savoir vivre des gentiment paresseux Français du sud, Une grande année accumule certains clichés très anglo-saxons sur la France. Ainsi les hommes sont un peu rustres, les femmes belles et se baladent en jupe à vélo devant les vignobles gorgés de soleil, le tout se déroulant dans une propriété en pierre de taille. Au risque de prêter à rire pour un public français, le film est en réalité une véritable déclaration d’amour pour le terroir et la francophilie. Une preuve supplémentaire de l’engouement pour les froggies est également le choix de Ridley Scott de faire jouer des acteurs français dont Didier Bourdon en paysan plus vrai que nature.

Pour Ridley Scott, Une grande année est un film unique en son genre. Il est l’unique incursion du réalisateur dans la pure comédie romantique. Habitué des films à grands spectacles comme Gladiator ou Kingdom of Heaven, pionnier de la science-fiction façon blockbuster avec Alien et Blade Runner ou encore des aventures personnelles sur fond de thriller avec Thelma et Louise ou Les Associés, le cinéaste britannique n’a, par la suite, plus jamais approché ce type de cinéma léger voire anecdotique. Plutôt décrié à l’époque de sa sortie en 2007, Une grande année reste tout de même un événement, un épiphénomène dans la carrière du réalisateur mais surtout un véritable film de potes puisque reposant sur l’amitié de Scott, Mayle et Crowe. Et il n’a pas eu qu’un impact limité puisque depuis, à l’instar des Petits mouchoirs de Guillaume Canet, des voyages pour touristes basés sur Une grande année sont organisés.

Certes, je surnote ici. En fait mon 7 cache un 5.5. On ne peut pas dire qu’on retrouve la « patte » de Mr R. Scott, mais bousculer son style fait aussi parti du jeu et peut être apprécié tel quel. Certes, les ficelles sont bien grosses, tout est attendu. Mais j’avoue avoir ...

Qu'on se le dise, les clichés ont la vie dure! Je suis d'accord, pratiquement toutes les idées reçues sur les français et les anglais se retrouvent au long du film. Certaines passent bien d'autre moins mais le débat n'est pas là. Ce n'est pas un film français donc je comprend ...

Bluffant, sur ce coup-là, le père Scott. En roue libre et s'en réjouissant ouvertement. Avec cette adaptation du roman d'un autre amoureux de l'arrière pays provençal (Peter Mayle), le réalisateur britannico-américain change de registre et se fait plaisir. Tourné dans ...