UNE PETITE ZONE DE TURBULENCES

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Cette petite tache, là, en bas du dos, c’est forcément un cancer. Et si le médecin ne le dit pas, c’est qu’il dissimule la vérité. Ou qu’il est incompétent ! Michel Blanc, alias Jean-Pierre dans Une petite zone de turbulences, est hypocondriaque et ça va mal pour lui, bien mal. Si ce n’était que la santé, encore ! Mais il y a le reste. Sa fille, qui va épouser ce type qu’il ne supporte pas et que tout le monde, dans la famille surnomme « bac moins six ». Sa femme, qui le trompe avec un ex-collègue qu’il prenait pour un ami. Et son fils dont il assume avec difficulté l’homosexualité, qui va sans doute venir au mariage avec son amant.

Cette poussée de prurit géant dans laquelle sont entraînés Miou-Miou (la femme), Mélanie Doutey (la fille), Gilles Lellouche (le futur marié) et Cyril Descours (le fils) est mise en scène par Alfred Lot. Les dialogues, délicieusement vachards, ont été écrits, comme le scénario, par Michel Blanc.

Mais le premier fauteur de troubles est un écrivain britannique, Mark Haddon, auteur d’Une situation délicate dont le film est adapté.

C’est Yves Marmion, producteur de Embrassez qui vous voudrez, de Michel Blanc, en 2002, qui, souhaitant une nouvelle collaboration, a mis le livre dans les mains de l’acteur-réalisateur. Celui-ci en tira un scénario mais, y trouvant trop de similitudes avec son précédent film, se refusa à la mettre en scène. Alfred Lot, précédemment auteur de La Chambre des morts (2007), un polar, s’est alors investi dans cette drôle de comédie.

« L’adaptation, raconte-t-il, était hilarante. Et généreuse : elle durait 2h40 ! Il fallait réduire mais j'ai vite eu le sentiment de me retrouver dans une confiserie où je n'avais plus qu'à choisir entre les fraises Tagada et les oursons ».

Ce qui aboutit, après quelques mois de travail, à ce bonbon succulent d’acidité, sur les écrans le 13 janvier 2010.

 
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Si Michel Blanc a préféré ne pas réaliser le film, il s’est néanmoins porté volontaire pour l’interpréter. Alfred Lot raconte que, à l’issue d’une rencontre de travail sur le scénario, l’acteur lui avait demandé : « ça vous ennuierait que je joue le rôle ? 

-         Je lui ai serré la main. C’était plié. Je suis sorti sur un tapis volant. »

« La part de folie et de douleur de Jean-Paul m’intéressait, dit Michel Blanc. Il y avait un enjeu : tâcher de maintenir le cap de la comédie malgré les scènes où le personnage a mal ou a peur ».

Miou-Miou, qui incarne sa femme, n’avait été sa partenaire que deux fois auparavant, dans Tenue de soirée, de Bertrand Blier, en 1986, et, en 1976, dans On aura tout vu, de Georges Lautner.

C’est pour la douceur qu’elle exprime que le cinéaste est allé vers elle. Et c’est pour, comme il le dit « casser son image de petite mignonne », qu’il a demandé à Mélanie Doutey d’être Cathie, femme aux réactions vives et aux paroles tranchantes. Gilles Lellouche (le futur mari) et Eric Caravaca (l’ex-mari), interprètes tous deux de La Chambre des morts, étaient dirigés par Alfred Lot pour la seconde fois.

Le personnage le plus délicat à distribuer était, confie le réalisateur, Mathieu. « Quel acteur d’une vingtaine d’années pour tenir tête à tous ? Le personnage est homosexuel et l’assume très bien, même si sa famille le vit moins bien que lui... Ce qu’il n’arrive pas à assumer, c’est d’être en couple, de s’engager. Une problématique qui n’a donc rien à voir avec la préférence sexuelle. Il nous fallait à la fois un acteur qui dégage une certaine solidité, une détermination et qui soit capable de s’éclairer et de s’épanouir au fil de l’histoire ». Mais est arrivé Cyril Descours. Jeune acteur ayant déjà une belle expérience à la télévision (il venait d’être Louis XIV dans La Reine et le cardinal, de Marc Rivière, et était apparu dans plusieurs épisodes de Clara Sheller, série avec Mélanie Doutey dans le rôle-titre), Cyril Descours, 25 ans, s’est imposé lors des essais.

Michel Blanc apprécie particulièrement les romans anglais tragi-comiques.Après avoir réalisé "Embrassez qui vous voudrez" d'après "Vacances anglaises" de Joseph Connolly,le voici qui signe scénario,adaptation et dialogues d'un film tiré de "Spot of bother" de Mark Haddon.Curieusement,Blanc ...

J'avais vu une interview de Michel Blanc qui disait qu'il ne voulait surtout pas que les acteurs "surjouent" les vannes façon comédie US et qu'au contraire, ils restent très "vrais". Bah c'est exactement ça : de la vraie vie de famille en veux-tu en voilà, avec ses non-dits, ...

Une petite zone de turbulences est une comédie réalisée par Alfred Lot et mettant en scène Michel Blanc (également co-scénariste et dialoguiste), Miou-Miou, Mélanie Doutey, Gilles Lellouche, Cyril Descours et Yannick Renier. C'est une adaptation d'un roman de Mark Haddon, ...