VALENTIN

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Vous êtes prêt à fondre ? Valentin, le petit héros de 8 ans qui donne son titre à ce délicieux film argentin de Alejandro Agresti, est vraiment un petit bonhomme craquant. C’est à travers son regard d’adorable binoclard qui a une légère coquetterie dans l’œil que l’on découvre l’Argentine de 1969 et le monde si difficile à comprendre des adultes. Sa maman est partie quand il était petit. Son père, un macho antisémite et dragueur,  le délaisse et il vit chez sa grand-mère acariâtre mais tendre. Une enfance particulière pour un gosse qui se pose mille et une questions, ne cesse d’ailleurs de les poser à son entourage et qui réussira, après bien des chagrins et des désillusions, à se construire sa famille idéale. Inspirée de la propre enfance du cinéaste, cette chronique rêveuse et douce-amère à Buenos Aires aborde aussi en filigrane des thèmes forts tels que l’identité juive ou l’engagement politique dans les années 60, comme lors de cette scène où un prêtre de gauche horrifie son auditoire en faisant l’éloge funèbre de Che Guevara lors de son sermon ! De scènes familiales très justes en petites prises de conscience d’un enfant déçu par les adultes, ce drame optimiste touche par sa sensibilité et son charme piquant. Entouré, entre autres, de la grande Carmen Maura, actrice fétiche de Pedro Almodovar et récompensée en 2006 par un prix d'interprétation au Festival de Cannes pour Volver, le petit Rodrigo Noya est d’un naturel époustouflant dans le rôle titre. Il bouffe littéralement l’écran. « Il est impossible de ne pas t’adorer » dit à Valentin une jeune femme qui finira par l’adopter. Elle a raison, c’est totalement impossible.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LA FAUTE À FIDEL DE JULIE GAVRAS ou encore LA NINA SANTA DE LUCRECIA MARTEL .

C’est en 1983 que la dictature militaire prend fin en Argentine avec l’élection du président Raul Alfonsin. Avec le retour de la démocratie, la censure est abolie et le cinéma à nouveau libre, mais totalement désorganisé, après des années de répression. Quelques films témoignent de la violence passée comme Noces secrètes, justement d’Alejandro Agresti en 1988. Mais il faudra attendre 1999 pour voir éclore un nouveau cinéma argentin, précisément lorsque Pablo Trapero, réalisateur du beau Leonora en 2008, remporte le prix du meilleur réalisateur au premier Festival international de cinéma indépendant de Buenos Aires avec Mundo Grua, un hommage à ceux qui résistent à la tentation de la désillusion. En Europe, ce sont les succès du thriller Les Neuf reines de Fabián Bielinsky en 2001 et de Historias minimas de Carlos Sorin en 2003 qui font connaître ce nouveau cinéma argentin. Fabien Bielinsky réalisera encore un autre thriller superbe, El Aura en 2006, avant de mourir prématurément d’un infarctus à l’âge de 47 ans. Parmi ces nouveaux cinéastes, on compte aussi la cérébrale Lucrecia Martel dont le premier long métrage poisseux et fascinant, La Cienaga, épata la critique en 2001 et fut primé à Berlin et Sundance. Elle confirma son talent singulier avec La Nina santa, un portrait d'adolescentes coincées entre sensualité et religion qui fut présenté en compétition à Cannes en 2004. Elle revint ensuite deux fois sur la Croisette : en 2006, comme membre du jury,  puis en 2008 pour présenter le très déroutant La femme sans tête. Il faut citer aussi Daniel Burman (Le fils d’Elias en 2004, Les lois de la famille en 2006), Diego Lerman qui s’imposa en 2002 avec Tan de repente, et Adrian Caetano, d’origine uruguayenne mais argentin depuis l’âge de 16 ans, qui peut aussi être considéré à l’origine de cette nouvelle vague argentine avec Pizza, birra, faso , réalisé en 1998, qui triompha dans son pays. En France, on le découvrit en 2002 avec L’Ours rouge, un polar sobre teinté d’ironie politique. Depuis dix ans, grâce à cette poignée de vrais auteurs, l’Argentine peut vraiment être fière de son cinéma.

Très beau film. Nous percevons la vie à travers les yeux d'un enfant Valentin, un petit garçon courageux qui ne cherche qu'à faire le bien autour de lui. Comme lui nous avons tous vécu des situations difficiles. Son histoire est terrible. Elle fait mal au cœur. Une mère ...

Dès l'incipit, Valentin nous fait part de son rêve: devenir astronaute, et attention, un astronaute à la NASA pas un cosmonaute! Nous entrons alors dans le monde de Valentin marqué à la fois par l'insouciance de l'enfance et par la situation familiale délicate dans laquelle ...