VIOLATION BY TANYA HYDE

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Le titre original de ce porno anglais est Pervertz ! avec un Z. La réalisatrice Tanya Hyde, avec deux Y, après quelques rôles à la fin des années 1990, s’est en effet spécialisée dans les ambiances « kinky », un terme avec deux K, difficilement traduisible, qui s’applique au sexe bizarre ou déviant. Elle juxtapose une série de vignettes extrêmes, avec des comédiens adeptes du vinyle, du caoutchouc, du cuir et du latex. Les séquences ne s’encombrent pas de dialogues, mais d’une bande musicale omniprésente et de sons directs qui rendent compte de l’intensité des gémissements et des claquements sur les peaux.

Au programme : un clone de Malcolm McDowell dans Orange mécanique, deux filles plantureuses en salopettes, au milieu des machines d’une usine, s’enduisant d’huile de graissage puis entreprises par deux ouvriers, dans une bande-son industrielle qui mêle percussions, cris et bruits de moteurs. Et surtout un début transgressif avec des nonnes en latex se masturbant sur des cuvettes de WC avant d’être punies au confessionnal par un prêtre en cuir noir à la rigidité sacerdotale, sur fond de prêche, de cloches et de chants liturgiques.

Tout cela est caractéristique du cinéma fétichiste de la vidéaste, soigné et très visuel. Elle cadre elle-même, cherchant les profondeurs de champ les plus intenses. Parmi les pratiques récurrentes, on note les intromissions insistantes de godes, qu’ils soient bourrelés, en acier ou en cuir noir, en forme de matraque policière ou gode-ceinture. Autre obsession : le glory hole qui magnifie d’impressionnantes fellations.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver PREACHING TO THE PERVERTED (De Stuart Urban, 1997. Cette fois, la passion du cuir, du latex et du vinyle, le goût pour le sexe bizarre est au coeur d'une comédie anglaise.) ou encore LATEX (de Michael Ninn, 1995. Un classique du porno américain qui est une ode débridée au latex.).

Tanya Hyde a débuté une carrière d’actrice porno en 1996. Deux ans plus tard, elle dirige ses premières vidéos pour le groupe Private, en imposant des ambiances très hard et fétichistes. Depuis 2004, elle est devenue l’une des réalisatrices-maison d’Harmony Company, prestigieuse boîte de production londonienne.

Preaching to the Perverted, Hell Whores in High Heels, House of Sin, God Save the Kink, Cabaret Bizarre sont les jalons d’une filmographie vouée au fétichisme du latex, du cuir, des talons aiguilles et des cockrings. Elle privilégie les ambiances noires, les décors oppressants et un sexe extrême. Les corps sculpturaux de ses modèles, harnachés de cuir et de vinyle, rappellent les préoccupations esthétiques d’Andrew Blake, avec un aspect beaucoup moins éthéré.

Hyde ne fait pas dans la pornographie chic. Ses modèles n’ont rien d’inaccessibles. Cadrant elle-même, elle abuse des contre-plongées sur les organes en action, offre des croupes en plein épanouissement et place le spectateur au plus près des orifices. Les titres des vignettes ne manquent pas d’ironie : « Keep it clean » par exemple, ou « Absolution » qui conclut la séquence du confessionnal par l’éjaculation du prêtre sur les visages des nonnes pécheresses.