WAVES

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Tyler est au lycée à Miami, il fait de la lutte, va bientôt rentrer à l’université. Il a une petite amie et pas mal de copains. C’est un garçon comme les autres à qui la société, mais aussi son père, demande toutefois d’être un homme extraordinaire.

Dans Waves, le nouveau film de Trey Edward Schults – à qui l’on doit Krisha ou It Comes at Night –, on va suivre Tyler mais aussi sa famille, par le prisme de quelques questionnements-clés modernes : la masculinité toxique ou performative ou encore la place des Afro-américains dans la société américaine. 

Le tout dans un écrin de cinéma contemporain, qui joue sur les formats d’images et un agencement palindromique. Sublime mais non moins stimulant, Waves capture quelque chose de l’Amérique du XXIe siècle avec une audace qui n’appartient qu’à lui.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver ASSASSINATION NATION (Signé Sam Levinson, Assassination Nation regarde la sulfureuse jeunesse américaine dans les yeux.) ou encore THE LIGHTHOUSE (Robert Eggers, réalisateur de THE LIGHTHOUSE, fait partie, comme Trey Edward Schults, de la nouvelle scène US indépendante. Les deux sont, par ailleurs, amis.).

Trey Edward Schults explique que l’idée de Waves lui est venue par un désir de musique mais surtout des images dont la genèse remonte au lycée. La part consacrée à Tyler est donc assez autobiographique, mais le film est plus généralement né d’une étroite collaboration avec Kelvin Harrison Jr, qu’il avait déjà dirigé dans son précédent film It Comes at Night. « Trey voulait écrire un rôle pour moi, explique l’acteur. Trey est blanc et pour écrire Tyler, nous parlions beaucoup de l’expérience afro-américaine. Nos conversations tournaient autour de nos pères, nos sœurs, et nos relations avec eux. Je lui expliquais comment la pression est différente pour nous et comment, du coup, les enjeux peuvent nous paraître décuplés. Et ce, en raison des traumas que nous avons traversés au fil des générations. » Il conclue en expliquant que toutefois son personnage est assez éloigné de ce qu’il est dans la vie.

La musique a un rôle central dans Waves et elle était même présente dès le scénario : « La musique avait une place si importante dans ma vie quand j’étais au lycée », dit le réalisateur. Il a en fait conçu la bande originale comme si l’on fouillait dans les ordinateurs de Tyler ou Emily pour voir ce qu’ils écoutent. « Leurs goûts, poursuit-il, guident tout le film musicalement. Quand j’écrivais, je prenais des chansons de cette playlist imaginaire, et je les insérais dans le script – j’écrivais de manière quasiment musicale. Et lorsqu’on a envoyé le script aux acteurs, on a inséré les musiques par des liens cliquables. Et ils pouvaient les écouter, en même temps qu’ils lisaient le scénario. » Une méthode qui a particulièrement aidé Kelvin Harrison Jr. à trouver son personnage : « La musique aide à comprendre l’ambiance d’une séquence, dit-il. Elle influence la manière dont on doit bouger dans une scène. Elle indique où se situe un personnage émotionnellement à un instant T. Alors forcément, ça m’a donné une idée du cadre – et de ses limites – dans lequel Tyler devait exister. »

Il y a eu quelques comparaisons établies entre Waves et les fictions de Sam Levinson – fils de Barry Levinson – telles que Assassination Nation ou la série Euphoria, qui regardent la jeunesse américaine par le prisme des violences sexuelle et virtuelle (réseaux sociaux et e-réputation) qu’elle subit. D’ailleurs, notons qu’Alexa Demie a joué dans la série Euphoria (dans le rôle de Maddy) et Kelvin Harrison Jr. est apparu dans Assassination Nation dans un rôle secondaire. L’acteur rejoint d’ailleurs la série Euphoria dès sa deuxième saison.

Stagiaire sur des tournages de Terrence Malick au début des années 2010, Trey Edward Shults abandonnera ses études pour se lancer dans le cinéma en autodidacte. Après deux films à son actif (dont "It comes at night" en 2017) il livre avec "Waves" un drame américain sensoriel, ...

On sort de la projection les yeux mouillés. Submergé. Par un arc-en-ciel d’émotions. Par un arc-en-ciel de réflexions. Par un arc-en-ciel de sensations. « Waves » fait partie de ces films qu’on n’attend pas forcément mais qui vous marquent profondément, qui vous touchent ...

Jeune cinéaste prometteur, Trey Edward Shults s'est imposé en 3 films comme un fin observateur générationnel où il explore l'impact de leurs dérives sur la cellule familiale. Dans Krisha, drame psychologique, il suit la réhabilitation douloureuse d'une sexagénaire anciennement ...