WHITE SHADOW

en VOD

Vous êtes-vous déjà intéressé à la question des albinos ? Alors pour la petite Clara qui n’a pas toujours été très concentrée à l’école, je rappelle la définition du mot albinos telle qu’on la trouve dans le dictionnaire (tu sais Clara, ce gros livre avec beaucoup de mots et des images) : « personne ou animal dépourvu de pigmentation, souffrant d’albinisme ». Chez les êtres humains, cela se traduit par une peau et des cheveux très pâles, caractéristiques physiques rares mais souvent spectaculaires. 

Le film qui va suivre amplifie encore un peu plus les choses puisque vous allez y découvrir Alias, un jeune albinos Noir de Tanzanie, obligé de fuir pour ne pas subir le même sort que son père, assassiné par des médecins sorciers africains en raison des pouvoirs soi-disant magiques de son corps...

White shadow est une fiction basée sur des faits malheureusement bien réels en Afrique où la superstition se heurte parfois dramatiquement au quotidien...

 
Dans le même genre vous pouvez trouver THE WICKER MAN (Une population se livrant à d'étranges et terrifiantes pratiques sur ses semblables : cauchemars garantis !) ou encore YEELEN (L'Afrique reste une terre de mystères et de traditions. Sublimes ou terrifiantes, ces traditions offrent d'incroyables ressorts aux cinéastes...).

Noaz Deshe a vécu une expérience incroyable avec son film White shadow que vous venez de découvrir. A l’origine, autant se le dire sans mégoter, son projet n’a pas vraiment soulevé l’enthousiasme des producteurs. Une histoire d’albinos tanzanien mêlant sorcellerie, trafic d’organes et misère sociale, qui plus est avec des acteurs locaux pour la plupart totalement inconnus : on a déjà vu mieux pour rapporter de l’argent !

Et puis abracadabra, telles les bonnes fées se penchant sur le berceau de La Belle au bois dormant, c’est une sorte de prince charmant qui a décidé de réveiller la profession et s’intéressant au film. Ryan Gosling a investi ses propres dollars pour rendre les choses possibles et l’aventure viable. Résultat : au-delà des qualités dramatiques et de la force de la mise en scène façon docufiction, White shadow a bénéficié d’un coup de projecteur inouï et déclenché la curiosité de toute la profession. Le film s’est ainsi retrouvé en compétition au festival de Venise 2013, y remportant le Lion d’Or de l’avenir, avant de poursuivre son parcours à Sundance, la Mecque du cinéma indépendant en janvier 2014, puis à San Francisco au mois de mai suivant... Pas mal pour un jeune réalisateur dont sans doute personne ne connaissait l’existence quelques mois auparavant !

Noaz Deshe gagne pourtant à être connu : ce jeune auteur-dessinateur-compositeur-metteur en scène d’origine allemande vivant à Los Angeles est un touche-à-tout qui se préparait à aller donner des cours à Dar es Salaam, la plus grande ville de Tanzanie, quand il a été alerté sur le sort dramatique des albinos dans ce pays. Des êtres humains traqués comme du bétail par certains rabatteurs de sorciers en raisons des supposées vertus magiques de leur corps. Le cinéaste décida alors que ce sujet-là et cette cause-là nourriraient son tout premier film, après deux courts métrages, et qu’il lui donnerait la forme brute d’un vrai faux documentaire, augmentant s’il en était besoin, l’émotion et la rage qu’il procure au spectateur...