WÙLU

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Premier long métrage de Daouda Coulibaly, Marseillais d’origine malienne d’une trentaine d’années, Wùlu est sorti en France, relativement discrètement, dans une trentaine de salles, à la mi-juin 2017, après avoir fait la tournée des festivals, d’Angoulême à Seattle, de Toronto à Beaune, de Londres à Hambourg...

Empêché, pour cause de népotisme, de devenir chauffeur de minibus à Bamako comme il le souhaitait, le jeune Ladji va, petit à petit et pour aider sa sœur Aminata, intégrer le monde violent des trafiquants de drogue. Résigné, entre  Sénégal et Guinée, il conduira des camions, bourrés de cannabis à l’aller, de cocaïne au retour.

En bambara, l’une des langues officielles du Mali, le mot wùlu, qui donne son titre au film, signifie chien. Si, particulièrement ingrate, Aminata traite son frère de chien, ce titre fait également référence – comme expliqué au tout début du film – à un rite initiatique malien composé de six étapes, dont celle du chien constitue l’aboutissement. Wùlu est donc clairement le « récit d’un apprentissage, autant qu’un film de gangsters », comme l’écrivit Thomas Sotinel dans le Monde, mais aussi, comme l’écrivit Cécile Mury dans Télérama, une « chronique de la fatalité sociale ».

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LE CAIRE CONFIDENTIEL (2017) (Corruption à tous les étages, dans ce film de genre (le polar) qui se veut, aussi, portrait d’une société à bout de souffle.) ou encore SCARFACE (1983) (Différent dans ses origines, le parcours mafieux de Ladji rejoint celui de Tony Montana, également flanqué d’une soeur, véritable femme fatale.).

C’est après avoir obtenu un DEA de philo/éco que Daouda Coulibaly devint régisseur puis monteur, avec l’espoir, un jour, de devenir réalisateur. Après un premier court métrage, tourné à Bamako en 2008, et la découverte de deux films – Waati de Souleymane Cissé et La Haine de Mathieu Kassovitz –, il décida de se lancer dans l’écriture d’un long métrage, qui deviendra Wùlu. Son idée était de bâtir un scénario autour de la personnalité d’un jeune homme élevé dans les traditions maliennes, obligé de se confronter aux valeurs du monde moderne, celle de l’argent notamment. Entre ces deux mondes, il va devoir apprendre à s’adapter, ne serait-ce que pour survivre.

Dans le rôle de ce personnage à la fois rebelle, amoral et mutique, sombrant dans la délinquance pour cause d’injustice, vous avez peut-être reconnu le comédien franco-malien Ibrahim Koma (29 ans), déjà aperçu au cinéma, notamment dans Les filles, personne s’en méfie de Charlotte Silvera, mais surtout à la télévision, dans le rôle de Zacharie, dit Zach, le jeune orphelin venu d’Afrique pour se faire soigner en France, dans une cinquantaine d’épisodes de la série Sous le soleil. A l’exception de Vincent Ostria qui, dans l’Humanité, juge que ce « gangster africain [...] manque de charisme », la presse, dans son ensemble, loue sa « présence impressionnante », tel Thomas Sotinel du Monde, et sa « remarquable retenue », tel David Fontaine du Canard enchaîné. En mars 2017, Ibrahim Koma, qu’Etienne Sorin du Figaro avait comparé à un « Omar Sy qui ne sourit jamais », reçut, pour Wùlu, le prix d’interprétation masculine du festival de Ouagadougou.

Si Vincent Ostria, cette fois dans les Inrocks, poursuit sa critique en pointant « l’absence de nervosité et de rythme » d’un film « lymphatique, [...] enlisé dans [...] des intentions en jachère », ses confrères sont conquis. « Un drame brut, signé d’un réalisateur prometteur », écrit Lola Manecy du Figaro magazine, alors qu’Etienne Sorin salue « un premier film très noir » rappelant le « cinéma de Jacques Audiard en plus pessimiste » et qu’Alexis Campion, du Journal du dimanche, évoque un « thriller maîtrisé » montrant « les rouages d’une corruption généralisée ». Enfin, après avoir fait, comme d’autres, allusion au Scarface de Brian De Palma et qualifié le héros de « Tony Montana aux petits bras », Eric Libiot, définitif, annonce dans l’Express : « Un cinéaste est né ». 

Ce film débute par un texte qui défile, sur fond noir et soutenu par une superbe musique, et nous explique que, dans la culture Bambara, les communautés initient leurs adeptes, initiation qui les amène à cinq niveaux successifs, le niveau ultime étant celui qui révèle à ...

Wùlu. Un film qui évoque l'amour fraternel, le terrorisme et le trafic de drogues à travers un jeune homme qui se cherche... Tellement de sujets complexes abordés, et pourtant Daouda Coulibaly, le réalisateur, les relient tous avec tant de facilité. C'est un peu le résumé ...

C'est une des des révélations du cycle Un État du Monde et du Cinéma, initiative toujours très attendue du Forum des Images. Le premier long métrage de Daouda Coulibaly, un thriller réussi qui décrit le chemin généreux et aventureux de Ladji, un jeune de Bamako. Sur fond ...