A TES AMOURS

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Sans doute Olivier Peyon n’a-t-il jamais aussi bien filmé les visages que dans ce film très court. Le visage de celle qui écoute, celui du garçon qui se livre. Regards imperceptibles, sourires, trouble, agacement et jalousie, c’est toute une palette de sentiments qu’orchestrait ici le réalisateur de Tokyo Shaking, en gros plans et en champs/contrechamps. Un adolescent et sa grande sœur, un jeu de rôles sans conséquences, une conversation mutine qui, sans prévenir et par le truchement du cadre et de la mise en scène, ouvre sur une puissante mélancolie. On rit d’abord des maladresses de l’adolescent, de sa manière de jouer le rôle, de s’entraîner pour déclarer sa flamme comme s’il passait une audition. Puis l’émotion trouve son chemin au fil des plans sur sa sœur, troublée par la sensibilité et la sincérité d’un petit frère lui parlant mieux de sentiments que quiconque avant lui. Incarné avec subtilité par la trop rare Jocelyne Desverchère – visage familier du court métrage des années 90/2000, au gré de beaux films de Valérie Mrejen, Orso Miret ou Laurent Larivière – ce personnage générique (une grande sœur comme tant d’autres, sans doute) est le cœur battant d’un film dont le grand mérite est aussi – vingt ans après sa réalisation – d’avoir su contourner les marqueurs temporels et de conserver toute son acuité psychologique.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver GUY MOQUET (Parce que c'est une belle déclaration d'amour, touchante et drôle, qui se déroule un soir de 4 juillet dans une cité grenobloise.) ou encore L’ESQUIVE (Parce qu'Abdellatif Kechiche utilise le théâtre de Marivaux, vieux de plusieurs siècles, pour faire dire l'amour à des ados bien d'aujourd'hui.).

Un adolescent et sa sœur plus âgée, qui ne vit plus à la maison, se retrouvent pour les vacances. Ils partent se promener en forêt.

La grande sœur interroge son frère avec malice sur sa vie sentimentale. Le jeune garçon hésite à se confier avant de révéler le prénom de la fille dont il est amoureux : Céleste.

La sœur, forte de son expérience, lui prodigue ses conseils ; en a-t-il vraiment besoin ?

Pourquoi avoir honte à le dire : Amours Suspectes est un plaisir purement coupable (votre honneur), ici l'humour oscille entre une bonne dose d'humour british (les nombreux quiproquos sur l'homosexualité de Dirk Simpson, joué comme toujours avec brio par Rupert Everett ; la ...