BAD SANTA

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Un Père Noël se tenant au mur d’un bar et vomissant tout son soûl sous la neige… Dès la fin du générique ouvrant le film, le ton est donné : le «Bad Santa» du titre est un personnage peu recommandable qui, avec son associé, le nain Marcus, passe quelques jours dans un centre commercial à jouer au Père Noël et utilise sa connaissance des systèmes d’alarmes pour se remplir les poches. Sous la houlette des frères Coen, producteurs exécutifs, le deuxième long métrage de Terry Zwigoff, sorti en 2004 et présenté hors compétition au Festival de Cannes cette année-là, dynamite la tradition du film de Noël cher aux Américains. Tout y est : le décor, les costumes, les guirlandes, les chants traditionnels et le défilé de mouflets venant s’asseoir sur les genoux du vieillard à barbe blanche. Mais la mécanique se grippe très vite, car le film est plus proche de L’Etrange Noël de Monsieur Jack imaginé par Tim Burton et réalisé par Henry Selick (1994) ou du Grinch adapté du Dr Seuss par Ron Howard (2000). Bad Santa fait en effet le portrait d’un affreux jojo alcoolique et atrabilaire qui déteste les enfants et la terre entière, un voleur professionnel sans vergogne ni affect. Réalisateur de Crumb, formidable documentaire sur le dessinateur Robert Crumb, Terry Zwigoff est aussi l’auteur d’un premier long métrage très remarqué, Ghost World, adapté de la bande dessinée de Daniel Clowes, avec Thora Birch et Scarlett Johanson et qui met en scène des outsiders indécrottables. Ici, il porte à son paroxysme son goût pour les personnages différents, car son Willie est très très chargé… Cela dit, celui-ci change en cours de route, et, comme il part de très bas, toute lueur d’humanité dans l’œil du gaillard fait figure de révolutionnaire rédemption ! Billy Bob Thornton incarne la méchanceté brute avec verve et délectation, et fait de ce raté détestable un bonhomme pathétique et finalement pas si irrécupérable que ça.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver L’ETRANGE NOËL DE MONSIEUR JACK DE HENRY SELICK (1994) (Comment faire souffler l’esprit de Noël : le mauvais esprit !) ou encore NOTRE MUSIQUE DE JEAN-LUC GODARD (2004) (Il fut présenté, comme Bad Santa, en sélection officielle hors compétition au festival de Cannes 2004.).

Richard William Thornton, dit Billy Bob, est né en 1955 dans l’Arkansas et a commencé sa carrière comme musicien. Au milieu des années 1980, il s’installe à Hollywood, où il survit grâce à des rôles oubliables et des petits boulots divers. La légende veut qu’il ait rencontré, alors qu’il était serveur, le réalisateur Billy Wilder avec lequel il entama une discussion animée : celui-ci lui aurait vivement conseillé de devenir scénariste. En compagnie de son ami d’enfance Tom Epperson, Billy Bob écrit alors plusieurs scripts, sans grand succès. Il est enfin remarqué en 1992 grâce au scénario très noir d’Un faux mouvement, quatrième long métrage réalisé par l’acteur Carl Franklin, dans lequel Thornton joue, parmi une impressionnante brochette de sales types, le méchant au catogan. Quatre ans plus tard, il réalise lui-même son premier long, qu’il adapte de sa propre pièce, Sling Blade, et qui lui vaut l’Oscar du meilleur scénario. Il y incarne le rôle principal, celui d’un homme simple, à la démarche et au phrasé ralentis, sortant au bout de vingt ans de l’hôpital psychiatrique où il a été enfermé, adolescent, pour l’assassinat de sa mère et de l’amant de celle-ci. On voit par là que Billy Bob Thornton aime les personnages complexes et n’a que faire de jouer les gentils héros ! Parmi ses autres films en tant qu’acteur, notons, en 1998, Un plan simple de Sam Raimi, pour lequel il écrira ensuite Intuitions, de nouveau avec son complice Tom Epperson ; et, en 2001, un joli triplé composé de The Barber, l’homme qui n’était pas là des frères Coen, Bandits de Barry Levinson et A l’ombre de la haine de Marc Foster. En 2012, Jayne Mansfield’s Car est présenté en sélection officielle au Festival de Berlin, c’est le quatrième film de Billy Bob Thornton comme réalisateur, après De si jolis chevaux (2000) et Daddy and them (2001, inédit en France).

- "Oreille d'un Soir" à votre écoute, soyez le bienvenu. Chancrelle à votre service." - "Hum-hum...euuuuuh...je...euuuuh..." - "Je vous éc..." - "Putain de merde, ne m'interromps pas !" - "Désolée, je..." - "Nan, nan, t'as pas à t'excuser, j'suis qu'un connard. Buuuuuurp ...

Je crois que c'est très simple. Je n'avais pas autant ri devant une comédie "basique" depuis longtemps. À première vue c'est pas forcément bon. Ça picole, ça vomit, ça rote, ça pète, ça baise, ça psychote sur les nains. Autant vous dire, l'humour pipi-caca c'est pas ...

Bad Santa est un film qui sent bon la plume des Frères Coen, malheureusement sans en posséder leur réalisation. Il narre l'histoire d'un loser alcoolique et voleur mutli-récidiviste dont la combine principale depuis quelques années est de se faire embaucher comme Père Noël ...