ÇA MARCHE !?

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Comment ça marche En Marche ? Telle est question qui traverse ce documentaire tourné par Camille de Casabianca en 2018 et 2019. Caméra à l’épaule, la réalisatrice suit des militants et des représentants du parti alors que débute la campagne des élections européennes et lorsque survient la crise des gilets jaunes.

En 2009, Camille de Casablanca s’était déjà penchée sur le monde politique avec C’est parti, dans lequel elle témoignait de la transformation de La Ligue Communiste Révolutionnaire en Nouveau Parti Anticapitaliste. Avant de faire du cinéma, elle a en effet suivi un cursus en Affaires Publiques à Sciences Po et même préparé le concours d’entrée à l’ENA. « L’intérêt général me reste chevillé au corps », déclare-t-elle.

Après avoir obtenu l’autorisation de filmer en toute liberté, la réalisatrice a choisi de tourner dans toute la France. Elle explique d’ailleurs qu’elle a l’impression que Ça marche !? porte « davantage sur un mouvement de fond de la société française que sur un parti politique. »

 
Dans le même genre vous pouvez trouver 1974, UNE PARTIE DE CAMPAGNE (La campagne présidentielle de Valéry Giscard d'Estaing en 1974 suivie par Raymond Depardon) ou encore C'EST PARTI (Un documentaire de Camille de Casabianca sur la transformation de La Ligue Communiste Révolutionnaire en Nouveau Parti Anticapitaliste).

L’origine de Ça marche !? remonte à fin 2016. A l’époque, Camille de Casabianca occupe des bureaux dans un immeuble parisien où se sont aussi installés, provisoirement, les jeunes Marcheurs, qu’elle croise dans le hall et avec qui elle sympathise. La possibilité d’un film germe dans la tête de la réalisatrice.« Dans leur rapidité, leur fougue, je voyais du cinéma. Du romanesque. Ma motivation était une attirance cinématographique pour du neuf, qui bouge, qui élabore ». Un premier projet est refusé par En Marche. Tenace, elle en propose d’autres jusqu’à ce jour où, dans un train, elle se retrouve par hasard dans le wagon de plusieurs ministres qu’elle relance. Quelques semaines après, elle recevra le feu vert pour réaliser un film indépendant, sans aucun droit de regard.

Adepte du cinéma direct, Camille de Casabianca choisit de laisser parler les images et les sons qu’elle saisit sans interview ni commentaire. La réalisatrice alterne fictions et documentaires et explique que pour elle il n’y pas de différence entre ces deux approches, il s’agit de raconter une histoire. Mais « résumer En Marche en une heure et demie n'était pas évident ». Cependant un thème lui est apparu assez rapidement qui synthétise selon elle « l'ADN d'En Marche » : l’Europe. D’où l’idée de centrer son propos autour de la préparation des élections européennes.

Camille de Casabianca a voulu faire de Ça marche !? avant tout « un film d’actualités parce qu’il traite de sujets brûlants, qu’on y voit les adhérents se disputer et qu’il sera un support de débats. » Son titre reflète cette dimension : c’est véritablement une expression du moment qu’on lance au bistrot après une commande ou au téléphone pour signifier une confirmation. Or, comme l’a écrit Raymond Queneau « Les actualités d'aujourd'hui, c'est l'histoire de demain », et si la réalisatrice, elle-même diplômée en Histoire contemporaine, est fière que son documentaire C’est parti soit aujourd’hui montré aux étudiants dans les facs, elle espère que Ça marche !? le sera également.

La première projection-débat, à laquelle j'ai assisté, a été l'occasion d'échanges très intéressants. Gilets jaunes, déçus du macronisme et adhérents d'En Marche appréciaient un débat humain et loin du numérique froid des réseaux sociaux. Certains, purement cinéphiles, ...