DANGER GOD

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Amis des plaies et bosses voici un film sur ces animaux étranges qu’on croise sur les tournages et qui doublent les acteurs pour les empêcher de mourir prématurément. On les appelle des cascadeurs et ils ne se contentent pas de tomber de cheval, dans un ravin ou de faire dix tonneaux dans une voiture, ils remplacent parfois les têtes d’affiches pour jouer une silhouette, ou un dos quand la star est indisponible.

Ce documentaire américain s’intitule « Danger God » (le dieu du danger) et il est réalisé par Joe O’Connell. Il évoque le cinéma de série b des années 60 et 70  et singulièrement la personnalité de Gary Kent ,casse-cou commis d’office à des films dispensables mais joyeux, signés de cinéastes comme Richard Rush ou Ray Dennis Steckler.

Une saga dans les coulisses du cinéma bis, sortie en 2018, qui en dit long sur ses soutiers, personnalité semi-marginales, hommes à tout faire et surtout à tout endurer qui eux aussi, bénéficient d’une indulgence voire d’une admiration du grand public. La preuve.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver AMERICAN GRINDHOUSE (Parce que ce documentaire pour cinéphiles avertis nous fait découvrir les séries B (et parfois Z) des années 70, celles-là même dans lesquelles Gary Kent effectuait ses cascades.) ou encore LE RETOUR DES ANGES DE L'ENFER (Parce qu'au début de sa brillante carrière, Jack Nicholson jouait les bikers dans cette série B où il est doublé par Gary Kent pour les cascades motorisées.).

50 ans de carrière et toutes ses dents ou presque, Gary Kent, même vieilli, reste un éternel cow-boy du cinéma américain. Il a beau avoir croisé l’infâme Charles Manson, avoir un peu trop brulé la vie par tous les bouts, ses mémoires sont intactes et apportent un éclairage réjouissant sur les techniques et les méthodes du cinéma d’action yankee. Sa bande de partenaires les Tomi Barrett,Joe Cardos, et autres Chuck Bail forment une sorte de confraternité des gueules cassées du cinéma qu’on a tous vu apparaitre dans des films sans forcément savoir qu’ils étaient là.

Pour mesurer l’importance de Gary Kent dans l’estime qui lui est accordée par les derniers enfants d’Hollywood, il suffit de rappeler que le personnage joué par Brad Pitt, dans « Il était une fois à Hollywood » a été inspiré à Quentin Tarantino par le célèbre cascadeur. Doublure de Nicholson, filmé par Monte Hellman, l’homme a subi coups et blessures jusqu’à l’âge avancé de 70 ans ! Il a même affronté le cancer dans un combat douteux.

À une époque où les fonds verts et les images 3 D ne pouvaient pas donner l’illusion de la casse, du choc ou du décès spectaculaire, Gary et ses copains se sont, plus souvent qu’à leur tour, brisés les os pour nous donner du spectacle. Les cinéphiles se souviendront de Buster. Oui Keaton qui fut un enfant de la balle et un casse-cou dés le plus jeune âge, ce qui, par la suite lui a permis de chorégraphier dans des films des moments à hauts risques qu’il assumait personnellement. Buster rappelons le signifie destructeur.