ELVIS

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Souvent adapté pour le cinéma et la télévision, le parcours d’Elvis Presley n’a jamais été mis en scène avec une ambition aussi démesurée que celle de Baz Lurhman. On pouvait faire confiance au réalisateur de Moulin rouge et de Romeo + Juliet pour ne pas faire les choses à moitié, et avec cette biographie très libre vis-à-vis de la réalité historique, il a réalisé l’équivalent d’un ouragan visuel, sonore et sensoriel de 2H40. 

L’histoire est racontée du point de vue du « colonel » Parker, immigrant illégal qui a caché ses origines hollandaises et appris son métier dans les foires itinérantes avant de découvrir en Elvis une source de revenus. De fait, avec sa façon de concilier la musique noire avec la country populaire dans les campagnes, Elvis est arrivé exactement au bon moment pour fédérer une jeunesse avide d’une musique qui réponde à ses préoccupations. 

Le phénomène a dépassé toutes les espérances, et le faux colonel s’est arrangé pour ne jamais perdre le contrôle de la star, ni surtout des revenus dont il ponctionnait systématiquement la moitié. Tom Hanks joue le colonel Parker en suscitant un degré égal de fascination et de répulsion, tandis que le phénoménal Austin Butler enfonce tous les précédents interprètes d’Elvis pas sa stupéfiante vitalité.

 
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Austin Butler raconte qu’en prévision des auditions, il avait enregistré une vidéo de lui chantant « Love me tender », mais il n’était pas content du résultat, trouvant qu’il avait l’air d’imiter son modèle. Une nuit, il a été réveillé par un cauchemar dans lequel il revivait la mort de sa mère. Il s’est servi de cette émotion pour se mettre au piano et enregistrer une version d’Unchained melody, en se disant qu’au lieu de s’adresser à une partenaire romantique, les paroles pourraient aussi bien s’adresser à sa mère. Baz Luhrmann a été si impressionné qu’il a convoqué Butler pour une audition, et il a fini par lui confier le rôle. Dans la réalité, le colonel Tom Parker est né en Hollande sous le nom d’Andrei van Kuijk. Entré illégalement aux Etats-Unis à l’âge de 19 ans, il s’est enrôle dans l’armée américaine, renonçant ainsi à sa nationalité d’origine. Tom Hanks devait passer cinq heures en salle de maquillage pour être transformé en colonel Parker. 

De son côté, Austin Butler devait subir quatre heures et demi de maquillage avant de monter sur le plateau. Son apparence variait selon les périodes. Pour le représenter dans les années 50, le maquillage était plus léger pour garder son visage frais et rond, mais il portait des prothèses faciales sur les pommettes et le menton. Pour les époques où il était plus âgé, ses traits étaient plus ciselés, et requéraient des prothèses de menton différentes selon les décennies. Par ailleurs, l’acteur a porté six perruques différentes, et pas moins de 90 costumes. 

La costumière Catherine Martin a fait appel à la couturière Muccia Prada pour réaliser les tenues d’Olivia Dejonge qui joue Priscilla Presley. Le but était d’apporter une sensibilité contemporaine sans laquelle le public d’aujourd’hui n’aurait pas saisi le degré de sophistication des robes si elles avaient été seulement des répliques exactes. De la même façon, des libertés ont été prises avec l’exactitude historique dans l’élaboration de la musique, afin de faire comprendre au public contemporain le degré de mélange de genres qui est à l’origine du répertoire d’Elvis. Sixième long-métrage de Baz Luhrmann, Elvis est son plus gros succès en salles.

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