HOMMES, FEMMES, MODE D'EMPLOI

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Hommes femmes, mode d’emploi film de Claude Lelouch sorti en 1996, repose à première vue sur un argument de vaudeville : le quiproquo.

Sauf que chez Lelouch la force vitale s’oppose souvent au travail de la mort. Deux hommes dont l’un est gravement malade voient leurs diagnostics échangés par une simple volonté de nuire. Qui est sain qui est malade, la question devient morale.

Bernard Tapie en homme d’affaires  pas bien net, Fabrice Luchini policier qui se serait bien vu en scène, plus une galerie de personnages truculents jouent à cache-cache dans cette fausse comédie qui n’appartient à aucun genre. Pardon qui appartient au genre Lelouch.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LES LIAISONS DANGEREUSES 1960 DE ROGER VADIM (Une variation à la fin des années 50 sur l'oeuvre de Choderlos de Laclos transposée dans le monde de l'époque.) ou encore LA VIE EST UN LONG FLEUVE TRANQUILLE DE ETIENNE CHATILLIEZ (1988) (Sur le principe de l'échange de destins un film singulier, à la fois sardonique et tendre qui révéla Etienne Chatilliez.).

Quatre fils à démêler et plus d’une dizaine de destins qui s’entrecroisent, on reconnait bien les écheveaux de Lelouch qui à l’orée de la soixantaine et dans ce vingtième siècle finissant, expérimente toujours pour trouver le secret de la vie éternelle.

A l’époque la présence de Bernard Tapie dans le film a fait couler beaucoup d’encre. L’homme d’affaires est en pleine déconfiture, condamné à un an de prison ferme pour une affaire de corruption dans le football alors que son groupe est mis en faillite. En l’embauchant Lelouch honore une promesse ancienne. Il avait déjà voulu le faire tourner en 1972 dans l’aventure c’est l’aventure séduit par le charisme du jeune businessman. Mais à l’époque Tapie, indisponible, avait, déjà un emploi du temps de ministre. Cette fois il est “the right man at the right place”. Et non seulement il déstabilisera le roué Luchini mais il recevra en plus un accueil critique favorable. Succès salle, avec plus 1,2 millions entrées le ticket Lelouch-Tapie-Luchini va bien au-delà du légendaire sens du marketing de son inspirateur. Il retrouve cette magie de l’improvisation, quand la caméra du cinéaste vampirise la nature intime de ses acteurs. L’esprit de troupe est là avec les lelouchiens plus ou moins récents : Anouk Aimée, Caroline Cellier, Daniel Gélin, Pierre Arditi et les membres de la famille : Salomé Lelouch, fille du maître et d’Evelyne Bouix, 13 ans au moment du film.

Mais aussi Alessandra Martines, à l’époque épouse du cinéaste. Hommes femmes, mode d’emploi, c’est aussi une des variation les plus libres dans la problématique sans arrêt recommencée de son cinéma : le destin. D’ailleurs son film suivant ne s’intitulera-t’il pas Hasards ou coïncidences ?