JEAN DE LA FONTAINE - LE DEFI

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« La raison du plus fort est toujours la meilleure », « Tout flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoute », « On a souvent besoin d’un plus petit que soi »… À avoir copié 100 fois ces vers de Le loup et l’agneau, Le corbeau et le renard ou Le lion et le rat, on en oublierait presque leur force politique.

Heureusement, un film est là pour le rappeler : Jean de la Fontaine, le défi.   Nous sommes en 1661 et Fouquet, conseiller du Roi, est arrêté. Les artistes lui tournent soudain le dos et font volte-face pour flatter Louis XIV. Tous sauf un : Jean de la Fontaine. Le Ministre Colbert lui coupe alors les vivres.

Mais qu’est-ce que l’argent quand on trouve les bons mots pour dégommer le pouvoir et qu’on crée les fables pour dénoncer le régime. « L’affrontement de l’art et du pouvoir », hurlait le slogan à la sortie en 2007 de Jean de la Fontaine, le défi. 

 
Dans le même genre vous pouvez trouver SHAKESPEARE IN LOVE (Shakespeare, relu et revisité en fiction.) ou encore LA CIGALE ET LA FOURMI (Ce film de 1927 signé Georg Asagaroff et Wladyslaw Starewicz est adapté de la fameuse fable de La Fontaine.).

En 2007, quand le film sort, c’est le troisième personnage historique que Lorant Deutsch interprète en fiction. Avant cela, il a joué Mozart, au théâtre, dans Amadeus, et Jean-Paul Sartre dans Les Amants du Flore à la télévision. Deutsch, passionné d’Histoire, ouvertement royaliste, sortira plusieurs livres dont Metronome, l’histoire de France au rythme du métro parisien (tout est dans le titre) ou encore Hexagone, qui suit, je cite, « le mouvement des peuples qui ont fait la France », contesté par certains historiens mais carton total de librairies. En 2016, il incarnera Collot d’Herbois dans Les Visiteurs : La Révolution, comédien, dramaturge et révolutionnaire. Un clin d’œil d’une subtilité toute relative.

L’équipe de Jean de La Fontaine, le défi, a arpenté l’Île de France et ses environs pour trouver les plus beaux décors naturels à filmer et reconstituer le XVIIe siècle, quand l’action se déroule. Ainsi, elle a posé ses caméras et son barnum à l’Hôtel de Sully, place des Vosges, et au Musée du Louvre, mais aussi au Domaine National de Versailles, au Manoir d'Alleray dans le Loir-et-Cher, aux Châteaux de Vaux-le-Vicomte, de Maisons-Laffitte, de Champlatreux, de Champs-Sur-Marne et de Jouars-Pontchartrain.

Le choix des fables incluses dans le film a été très réfléchi, pour répondre à l’ambition politique du film. Le réalisateur Daniel Vigne voulait souligner l’aspect populaire du poète : « Il y avait cette idée que tout le monde, des marquises aux soubrettes apprend par cœur les fables, dit-il. La Fontaine, à partir du moment où il est populaire, devient inattaquable, c’est ce qui fait sa force, car même face à un monarque absolu, la vox populi est plus forte. » Et puis comme le film présentait la face cachée de La Fontaine, il fallait qu’au moins les fables soient familières au spectateur, qu’elles soient reconnaissables. Vigne explique donc les avoir en partie choisies pour « leur musique ».