JEUNE FEMME

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« Un chat sous le bras, des portes closes, rien dans les poches, voici Paula, de retour à Paris, après une longue absence. Au fil des rencontres, la jeune femme est bien décidée à prendre un nouveau départ. Avec panache. » Tel est le synopsis du film JEUNE FEMME, écrit et réalisé par Leonor Serraille et qui fut présenté avant sa sortie au Festival de Cannes dans la sélection « Un certain regard » où il obtint la « Caméra d’Or »  distinction prestigieuse qui récompense un premier.  

Si l’on en croit sa réalisatrice, « la genèse du film, c’était de faire le portrait d’une femme singulière, confrontée à la solitude dans une grande ville, le temps d’un hiver. Dans la vie je tourne souvent autour de personnages contradictoires, sur la brèche. Il me semble qu’ils nous surprennent, nous déstabilisent, car même s’ils ne sont pas faciles à vivre, de vie et de tendresse, ils sont pleins. Je suis attachée à ces tempéraments à la fois forts et vulnérables, trahis par leurs qualités, sublimés par leurs propres failles. » 

Le personnage de Paula, que joue Laetitia Dosch, a donc surgi de cette attention à ces caractères si particuliers. Le film en est le portrait tout comme il dessine un Paris tour à tour hostile et accueillant, agressif et pacifique. Avec la volonté affichée et assumée par  Léonor Serraille que ce personnage s’en sorte coûte que coûte en quelque sorte. Avec la volonté également d’entraîner littéralement le spectateur dans le tourbillon de cette vie chaotique, dans ce passage de fille à femme, d’objet à sujet. 

 
Dans le même genre vous pouvez trouver PLAYLIST (Parce que la dessinatrice de BD Nine Antico passe derrière la caméra pour faire le portrait plein d'humour d'une jeune femme d'aujourd'hui (et parce qu'on retrouve l'actrice Laetitia Dosch).) ou encore SUE PERDUE DANS MANHATTAN (Parce que ce film et son actrice Anna Thompson font partie des influences de Léonor Serraille sur "Jeune Femme", au même titre que Gena Rowlands dans les films de Cassavetes.).

« La construction du film fait corps avec la construction intérieure du personnage. Comme les peaux successives d’un oignon, les « couches » de Paula se détachent   Au fil des rencontres d’une ronde de femmes et d’hommes. Là s’expriment ses bouffées de vie, ses multiples façons de rebondir, de s’adapter et de communiquer. » Ainsi s’exprimait Léonor Serraille lors de la sortie du film pour mieux cerner la façon dont elle a organisé ce portrait au féminin, entourée soit dit en passant d’une équipe presque exclusivement féminine. 

Il est indéniable que Paula fait preuve d’une énergie incroyable, d’une tonicité de tous les instants face aux situations  et aux rencontres les plus diverses et variées. Elle est selon la cinéaste elle-même, « comme un petit animal qui recherche en permanence la bonne façon de se sentir bien ». Souvent naïve comme une touriste, elle se comporte parfois comme un enfant mais déploie sans cesse une vitalité fondée sur l’humour, l’insoumission et la liberté d’un caractère bien trempé. 

Après des études de Lettres à Lyon, Paris et Barcelone, Léonor Serraille à intégré la filière Scénario de la Fémis en 2009. En sortant , elle réalise un moyen métrage réalisé en 16 mm, BODY, avec Nathalie Richard et sélectionné aux festivals de cinéma de Brive, Créteil et Osnabrück. JEUNE FEMME, qui était son scénario de fion d’études, est son premier long métrage. 

Premier film pour Léonor Seraille qui nous fait traverser Paris en compagnie de Paula, un personnage haut en couleurs. Nouvelle tête dans le paysage cinématographique français, Léonor Seraille revendique sa place de femme. Lors de la présentation au festival de Cannes dans ...

« Je viens de voir Jeune Femme. Il est incroyable. » dis-je en rentrant à ma colocataire penchée sur son devoir de philo. « Ca parlait de quoi ? » a-t-elle répondu distraitement sans lever les yeux de son classeur. « C’est l’histoire d’une fille qui vit à Paris ...

Le titre passe-partout et générationnel du premier film de Léonor Serraille a le mérite de la clarté : Jeune femme est un portrait davantage qu’un récit, un état des lieux plus que la construction d’une dynamique scénaristique conventionnelle. Et pour cause : le film ...