L'EXTASE ET L'AGONIE

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Au début du XVIe siècle le pape Jules II mandate le sculpteur Michel-Ange pour peindre le plafond de la chapelle sixtine à Rome. De longues années de doute et de conflits politiques, esthétiques ou religieux commencent.

Dans les fastes du Technicolor, la plus célèbre fresque d’art sacré prend vie sous nos yeux, pour une superproduction de 1965 signée par Carol Reed pour la 20th century Fox. Charlton Heston, l’Américain toujours épique incarne le fameux peintre, Rex Harrison, le Britannique, lui habite avec impétuosité le rôle du pape soldat.

Et c’est Carol Reed, un autre Britannique, fameux pour son Troisième homme qui filme cette épopée de la sauvagerie et du génie de la renaissance. Que le doigt de Dieu nous anime!

 
Dans le même genre vous pouvez trouver ANDREÏ ROUBLEV D'ANDREÏ TARKOVSKI (1969) (Un grand film sur un peintre religieux en Russie. Alors que la Renaissance débute en Occident, Roublev peint des icônes et il est confronté à la violence de son temps. Il subit notamment l'avènement de la puissance orthodoxe et les conflits avec la doctrine qui entend soumettre son art.) ou encore LA VIE PASSIONNÉE DE VINCENT VAN GOGH DE VINCENTE MINELLI (1956) (Le film de Minnelli avec Kirk Douglas dans le rôle du peintre à l'oreille coupée est adapté d'une biographie d'Irving Stone, comme "L'extase et l'agonie". Les deux films sont liés à une passion pour le miracle de la création graphique et par le culte des studios américains pour les grands hommes.).

En 1964, Carol Reed est une pointure à Hollywood. Il a 59 ans et a derrière lui la fastueuse collaboration avec Graham Greene qui lui a permis de réaliser Première désillusion, Le troisième homme et Notre agent à la Havane qui, pour ces deux derniers films, en tout cas, auront défini un genre, celui du thriller dépressif de guerre froide. Le studio avait d’abord proposé le film à Fred Zinnemann. On avait parlé de Laurence Olivier pour jouer Jules puis Spencer Tracy. Et comme souvent le projet avait traîné…

A l’époque les biographies de l’écrivain Irving Stone rencontraient un grand succès. L’homme avait d’entrée frappé très fort avec La vie passionnée de Vincent Van Gogh, paru en 1934, et dont Vincente Minnelli avait fait en 1956 un film célèbre avec Kirk Douglas. En 1961, après de longues années d’enquête en Italie, il avait publié The agony and the ecstasy, La vie ardente de Michel Ange pour le titre français, qui confrontait l’art, la politique et la religion. C’est Philip Dunne scénariste star pour Ford, Mankiewicz et Tourneur qui va en écrire l’adaptation.

Le film est tourné à Cinecitta et les extérieurs en Toscane. Rex Harrison a refusé de se laisser pousser la barbe, Charlton Heston s’est fait une tête de Michel-Ange en se faisant poser une prothèse pour le nez notamment. Il affirmera dans la presse qu’il était l’artiste avec qui il aurait aimé dîner. Mais niera l’homosexualité du peintre. Sans doute qu’il ne se voyait pas gay. Le film fut un gros échec public et perdit huit millions de dollars. Au Vatican la chapelle Sixtine, elle, ne désemplit pas.

Dans La Soif du mal, le personnage interprété par Charlton Heston, le policier Mike Vargas, ne révèle sa nature profonde qu'au contact de l'insidieux Hank Quinlan. Ici, c'est au tour du sculpteur et peintre Michel-Ange, qu'il campe avec talent, de se dévoiler face au pape ...

Nouvelle découverte d'un cinéaste en la personne de Carol Reed, Britannique ayant réalisé des films sur quelques décennies sans avoir une trop longue liste à son palmarès. Il parait qu'il a signé un grand film avec Le troisième homme. Après la vision de L'extase et l'agonie, ...

When will you make an end? When I am finished! C'est par ces deux répliques que l'on pourrait résumer les relations pour le moins très conflictuelles entre un artiste de génie, Michel-Ange, et son commanditaire, le Pape Jules II, beaucoup plus guerrier qu'homme de ...