LA TUNIQUE

en VOD

Pour freiner l'exode des spectateurs vers la télévision, le cinéma hollywoodien se lance, dès les années 50, dans la production de films à grand spectacle, censés rameuter les foules. Quoi de mieux pour cela que de revenir à la mère de toutes les histoires ? La Bible sera donc un inépuisable réservoir pour les scénarios de péplums luxueux. 

Relancée par le succès du Quo Vadis ? De Mervyn Le Roy, cette mode connaît un nouveau coup d'éclat, deux ans plus tard, en 1953 avec La tunique autour de la Passion du Christ, vue à travers le prisme romain. Plus précisément par la rivalité entre entre l'empereur Caligula et un tribun ayant mené à la crucifixion de Jésus.  

Très loin du récit biblique, lui préférant les charmes d'une romance flamboyante Henry Koster signe un film voulu avant tout comme un grand film populaire : haut en couleurs et imposant jusque dans l'utilisation d'un CinemaScope alors naissant, rédigeant les premières pages d'un nouvel évangile de cinéma.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LES GLADIATEURS (La suite de La Tunique.) ou encore LA VIE DE BRIAN (Une autre relecture, plus loufoque, du récit biblique).

Comme il est dit dans la Bible : au commencement était le Verbe. En l'occurrence pour La tunique celui de Lloyd C.Douglas, dans un best-seller qui attira rapidement l'attention des studios. La R.K.O. en acquiert les droits en 1942, dans le but d'en tirer un film réalisé par Mervyn Le Roy. Le contexte économique de la seconde guerre mondiale forcera à renoncer à un projet aussi ambitieux qu'onéreux. Une fois les cieux devenus plus cléments, La 20th Century Fox rachètera les droits du livre et lancera la production de son peplum à gros budget. 

Autre verbe important dans la genèse de La tunique, celui de Philip Dunne, scénariste, entre autres pour John Ford ou Joseph Mankiewicz. Ou presque puisque le véritable auteur du film fut en fait Albert Maltz mais ne pouvait pas figurer au générique depuis que la commission MacCarthy l'avait blacklisté. Ce ne sera pas le seul petit arrangement de La Tunique avec la réalité.

Entré dans l'histoire du cinéma comme le premier film en CinemaScope, il aura usurpé ce titre à un film français de 1930, Construire un feu, lui véritable pionnier de ce qui s'appelait alors l'Hypergonar. Ce format utilisant une lentille anamorphique crée par l'astronome Henri Chrétien, sera étonnament abandonné par l'industrie locale, avant d'être repris et affiné par Hollywood. La Tunique ayant pratiqué d'autres mensonges pieux, en étant dans un premier temps tourné en 1:37, avant d'être arreté puis repris, pour des prises de vue en CinemaScope et en format standard, les dirigeants de la Fox n'étant pas certains que les salles investissent massivement dans l'équipement adéquat d'écrans plus grands. 

La véritable ironie de La tunique résidera cependant dans le choix de Richard Burton pour incarner Marcellus, le tribun qui ordonnera la crucifixion de Jésus et Jean Simmons, qui inteprète Diana : l'acteur était connu pour être non seulement farouchement athée, mais aura surtout connu une liaison adultère avec Simmons pendant le tournage. Des coulisses pas franchement catholiques pour un film censé prôner la bonne morale chrétienne.

La Tunique est une date importante dans l'histoire du cinéma, puisque c'est le premier film exploité en Cinemascope, avec la lentille "hypergonar" qui permet d'élargir de 2 fois et demie le champ de vision à l'écran ; ce procédé est une invention mise au point par le savant ...

En la matière des péplums et du gigantisme, un premier film sorti en cinémascope qui a défini toute une génération du genre dont "Ben-Hur" (qu'il me rappelle, d'ailleurs, pour le choix de l'épisode de la Crucifixion du Christ et la conversion finale du protagoniste principal. ), ...

Le péplum "la tunique" est une belle réalisation d'Henry Koster qui s'appuie sur un roman de Lloyd Douglas qui a fait, outre celui-ci, plusieurs romans portés à l'écran comme le "secret magnifique " (Douglas Sirk). L'histoire racontée dans "La tunique" est complètement ...