LE LYCÉEN

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Dans Plaire, aimer et courir vite, Christophe Honoré s’appuyait sur des souvenirs de sa vie étudiante. Cette fois, avec Le Lycéen, il creuse le sillon autobiographique en se penchant sur la période de la fin de son adolescence et le traumatisme de la perte de son père, à qui le film est d’ailleurs dédié.

Le réalisateur s’est même attribué le court rôle de ce papa disparu, entouré de Juliette Binoche qui incarne la mère, de Vincent Lacoste dans la peau du grand frère installé à Paris, et de Paul Kircher en lycéen bouleversé par un deuil prématuré. Ce rôle-titre a valu au comédien débutant, retenu parmi 300 candidats, plusieurs récompenses internationales.

Le Lycéen se veut d’ailleurs le portrait d’un jeune homme d’aujourd’hui. Bien qu’inspiré par des événements personnels du passé le film se détourne de l’évocation nostalgique. Christophe Honoré a voulu avant tout mettre l’accent sur les sentiments et les émotions d’un moment fort et en retrouver la violence tout en les transposant au présent.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver MIA MADRE (Un thème proche : faire face à la perte d'un parent) ou encore PLAIRE, AIMER ET COURIR VITE (Une autre réalisation de Christophe Honoré, interprétée par Vincent Lacoste).

« Ma vie est devenue une bête sauvage que je ne peux plus approcher sans qu’elle me morde », confie le personnage de Lucas au début du Lycéen. C’est ce désarroi et cette violence, propres à l’adolescence mais décuplées par un deuil précoce que le film entend explorer. Pour restituer le chaos émotionnel de son jeune protagoniste, avant le tournage, Christophe Honoré s’est replongé dans « L’Adolescent » de Dostoïevski où le narrateur ne cesse de se contredire. L’adolescence est un âge inconfortable et les apartés filmés face caméra sont là pour montrer le trouble et les hésitations qui animent Lucas. L’enjeu pour réalisateur a consisté à peindre l’instabilité du jeune homme en restant pleinement loyal envers l’adolescent qu’il a été et ses émotions d’alors.

Le Lycéen a été tourné à 90% caméra à l’épaule. Une première dans la filmographie de Christophe Honoré. Ce choix de mise en scène a été dicté par l’envie d’offrir une place de choix aux comédiens. La caméra portée permet en effet un rapport particulier au corps des interprètes, ce qui exige une relation de confiance totale.  Le réalisateur précise qu’il voulait que son film soit « plus charnel que sensuel parce que, de mon point de vue, la douleur, ou la perception d’un sentiment d’abandon, dans le cadre d’une rupture ou d’un deuil, entraine un abandon de notre propre corps ».

Christophe Honoré a tenu à filmer Le Lycéen sur pellicule pour donner à sa réalisation une identité bien marquée.  Ce support permet de saisir certaines nuances directement au tournage. A rebours des films se déroulant en hiver qui sont souvent dans des tonalités bleues, le metteur en scène a expliqué à son chef-opérateur qu’ils allaient faire un « film d’hiver rouge, magenta ». Cette consigne a également orienté les choix en matière de décors, de costumes. En allant vers une image légèrement rosée, il s’agissait de s’approcher le plus possible de la couleur de la peau. Une façon, pour le cinéaste, d’exprimer la sensualité émanant aussi bien des personnages que des paysages.

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Christophe Honoré nous livre ici une film à connotation très personnelle puisqu'il a vécu une déflagration similaire avec la perte de son père à l'âge de 15 ans...Dans le film, alors que son adolescence est source de nombreux questionnements sur son avenir, Lucas ...

Ordonnateur d’un cinéma aux accents déjà bien personnel, Christophe Honoré s’adonne cette fois-ci à un exercice de totale mise à nu dans l’espoir, sans doute, d’exorciser quelques traumas anciens : avec Le Lycéen, il se remémore la mort de son père et le désarroi ...