LE VOYAGE DANS LA LUNE

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En 1902, Georges Méliès mettait en scène un voyage dans la Lune qui allait marquer des générations de spectateurs et de cinéphiles par sa fantaisie et ses trucages imaginatifs. Le Voyage dans la lune proposé le Norvégien Rasmus A. Sivertsen 117 ans plus tard aurait sans doute ravi Méliès par son humour, son inventivité et son côté bricolage de génie.

Ce voyage dans la Lune, garanti sans image de synthèse, propulse dans l’espace des marionnettes fabriquées artisanalement et animées selon la bonne vieille technique du stop motion c’est à dire de l’image par image. La fusée du nom de Pollo, la Pollo donc, tout en bois et ferraille de récupération est à elle seule un bonheur de trouvailles.

On retrouve dans ces aventures qui distribuent des coups de griffe bien sentis aux journalistes narcissiques et aux politiciens bornés, la pie Solan, le hérisson Ludwig et l’inventeur Feodor déjà présents dans De la neige pour Noël et La Grande course au fromage. Que les adultes se rassurent : si les gags récurrents autour des WC ne les font pas pisser de rire, ils se rattraperont avec des répliques comme ce « un petit pas pour l’homme mais un grand pas pour la bureaucratie norvégienne ! »

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LA GRANDE COURSE AU FROMAGE (Mêmes personnages et même réalisateur : ces aventures sont le deuxième volet d'une trilogie close avec Le Voyage dans la Lune) ou encore WALLACE ET GROMIT : LE MYSTÈRE DU LAPIN-GAROU (Un solide humour dans ce film d'animation également réalisé en stop-motion (image par image)).

Le Voyage dans la Lune a été produit par Qvisten, le plus grand studio de production d’animation de Scandinavie. Sur une superficie de 1000 mètres carrés, treize décors différents ont été mis en place. Certains des décors étaient très vastes, comme la surface de la Lune, d’autres minuscules. Deux fusées ont été construites, une d’un mètre de haut, était utilisée pour les plans du vol. Un modèle plus grand servait pour certaines scènes d’action, telles que l’atterrissage ou la sortie de l’habitacle. Comme le réalisateur Rasmus A. Sivertsen s’est refusé à recourir à la 3D en expliquant que les spectateurs auraient vu la différence avec les images en stop-motion, animer certains plans a été un véritable exploit.

« Plus la fusée vole, plus les personnages évoluent en apesanteur et plus il faut d’attention et de matériel pour animer les scènes, nous l’avons appris à nos dépens ! », raconte le metteur en scène. Heureusement, pour maintenir un temps d’animation de deux secondes et demie par jour par animateur, plusieurs scènes pouvaient être enregistrées en simultané. Chaque personnage principal était ainsi disponible sous forme de quatre poupées plus une version en combinaison spatiale. Ces marionnettes sont entièrement fabriquées à la main tout comme leurs vêtements et, par exemple, pour la création du personnage de Stella, la maire du village, six mois se sont écoulés entre les premiers essais et la réalisation définitive.

Le Voyage dans la Lune s’amuse à émailler les aventures de références que le public junior ne saisira peut-être pas : « Houston on a un problème ! » ou encore « Le Beau Danube Bleu » de Strauss qui accompagnait les images de 2001, l’odyssée de l’espace utilisé ici pendant le voyage de la Pollo vers la Lune. Pour le réalisateur, ce film n’entend pas s’adresser à une tranche d’âge ni à un public cible. Comme il l’explique, « je crois qu’on peut intégrer autant d’éléments ou de clins d’œil destinés spécifiquement aux adultes ou aux enfants, tant que l’on offre au public un récit et des personnages attachants ».

Une nouvelle aventure des héros de La grande course au fromage, cette fois une aventure spatiale quelque peu farfelue. On retrouve ici les mêmes qualités que dans le précédent film (que j'ai évoquées dans ma critique). Avec peut-être ici un peu plus d'inventions farfelues, ...