LEILA ET SES FRÈRES

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"Familles je vous hais » disait André Gide, la plupart du temps on aime les haïr, à moins que ce ne soit le contraire. Il semblerait que le problème soit universel, Iran compris.

« Leila et ses frères » relate les péripéties qui bouleversent la vie d’une grande famille avec ses difficultés économiques, ses solidarités et ses catastrophes individuelles (et collectives).

Le film est sorti en 2022, sous la houlette de la nouvelle étoile de Téhéran, Saeed Roustaee et il a fait une apparition remarquée au festival de Cannes. Le rôle central de Leila, la fille de la famille, est incarné par Taraneh Alidoosti, grande vedette locale, persécutée par le régime des Mollahs. La femme persane est parmi nous et elle a le sang vif !

 
Dans le même genre vous pouvez trouver MELANCHOLIA DE LARS VON TRIER (2011) (On est loin de Téhéran mais la vision apocalyptique de la famille et sa lente décomposition qui mène jusqu'à la fin du monde, est une allégorie d'une profonde désespérance où seule les femmes ont encore le courage d'affronter la réalité.) ou encore UNE FAMILLE RESPECTABLE DE MASSOUD BAKHSHI (2012) (Le retour au pays d'un iranien qui a fait sa vie dans l'Occident satanique. En replongeant dans les contradictions des siens, les traditions quelques peu dépassées et les convoitises diverses il retrouve la pesanteur d'une éducation et les tragédies de la coutume.).

« Leila et ses frères » est un portrait de groupe qui a été inspiré au cinéaste par une histoire de famille dont il a été le témoin à Téhéran. Ce film illustre la tragédie des classes moyennes iraniennes paupérisées depuis une vingtaine d’années à cause de la théocratie implacable des mollahs et des sanctions internationales. Les difficultés économiques et la crise du logement ont entrainé la cohabitation de familles, jadis prospères, dans des espaces restreints.

Ce fut la première consigne donnée par le cinéaste à son équipe de décoration : un tout petit appartement pour que les protagonistes vivent dans une extrême promiscuité. Le cinéaste a avoué sa passion pour la tragédie classique et ses mécanismes inconscients pour écrire des récits selon un modèle millénaire.

Bien que Roustaee soit devenu un artiste d’envergure internationale grâce à des films comme « Life and a day » (2016) ou « La loi de Téhéran » (2021), il a subi la censure dans son pays. « Leila et ses frères » a ainsi été interdit de projection en Iran parce que son auteur a refusé de « corriger son ouvrage » comme le ministère de la culture le lui avait aimablement suggéré. Dans le même temps la star Taraneh Alidoosti a subi trois semaines de détention pour avoir participé au mouvement des femmes refusant de se voiler. C’est tout le monde artistique désormais qui, face au régime des mollahs, refuse de se voiler la face.

“Notre cinéma ressemble au Néoréalisme italien. Nous sommes dans la même situation : nous vivons un effondrement extraordinaire qui abîme les corps, les âmes, qui affecte les relations humaines. Comment ne pas y penser ? Comment ne pas en faire des films ?” Saeed ...

Leila et ses frères est un drame iranien de Saeed Roustae de 2022. Après avoir observé Téhéran sous l'angle du thriller judiciaire et du trafic de drogues avec le convaincant La loi de Téhéran, Saeed Roustae réalise un fresque dramatique intimiste, genre de prédilection ...

Alors que la force de frappe de La loi de Téhéran est encore dans toutes les mémoires, l’ouverture du nouveau film de Saeed Roustaee se nourrit de cette même intensité pour poursuivre sa radiographie de la société iranienne. Cette séquence alternée de présentation des ...