MINNIE ET MOSKOWITZ

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Minnie Moore ne quitte pas souvent ses grands lunettes noires, même de nuit. Au grand regret de Seymour Moskowitz. Minnie traverse un moment difficile de sa vie et ses lunettes sont peut-être un moyen de se protéger, de se mettre à l’abri. Elle travaille dans un musée de Los Angeles, il est voiturier. Minnie comme Seymour sont, l’un et l’autre, fans de Humphrey Bogart. Un premier point commun…

Comme dans tout film de John Cassavetes qui se respecte, les personnages de Minnie et Moskowitz (sorti également sous le titre d’Ainsi va l’amour) ne se privent pas de développer de longues tirades, par exemple sur le cinéma et ses mirages ou encore sur l’amour. Les gifles et les coups partent facilement aussi . Mais face à la solitude et la violence, la comédie l’emporte, chose rare dans la filmographie du cinéaste.

La blonde Gena Rowlands, qui était la compagne du réalisateur dans la vie, campe une fabuleuse Minnie. Longs cheveux en queue de cheval et moustache épaisse, Seymour Cassel, un des acteurs fétiches de Cassavetes, incarne Moskowitz. Tous deux dégagent, chacun à sa manière, une belle énergie qui rend cette histoire attachante et lui évite la mièvrerie de certaines comédies romantiques.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver TOUT CE QUE LE CIEL PERMET (Une histoire d'amour au-delà des conventions et des clivages sociaux entre une veuve aisée et le fils de son jardinier) ou encore LOVE STREAMS, TORRENTS D'AMOUR (Une autre réalisation de John Cassavetes également interprétée par Gena Rowlands et Seymour Cassel).

Minnie et Moskowitz est avant tout une histoire d’amour riche en rebondissements mais Cassavetes en profite pour évoquer le rapport du septième art avec la vie. Ses deux personnages principaux ont beau cumuler les différences, ils sont promis à une romance comme on en voit sur grand écran. Les deux admirent Humphrey Bogart et Moskowitz ne se prive pas de dire à son amoureuse qu’elle ressemble à la belle Lauren Bacall, comme pour placer leur relation sous les auspices du couple mythique. Le discours tenu par Minnie à son amie Florence sur le pouvoir de conditionnement de Hollywood est d’ailleurs intéressant à mettre en parallèle avec la conception d’un cinéma libre voire rebelle que défendait Cassavetes dans ses films.

Comme assistant-réalisateur, producteur associé ou acteur, Seymour Cassel a collaboré à huit des réalisations signées par John Cassavetes. Sur le tournage de Minnie et Moskowitz, pour la scène de danse sur le parking, au départ le personnage n’était pas censé marcher sur les mains et Seymour Cassel fait part de ses réticences craignant d’avoir l’air d’un « abruti ». Cassavetes le rassure : « Si ça ne colle pas, je couperai ». Avant d’ajouter avec malice : « A moins que tu ne saches pas marcher sur les mains ? ». Défi relevé.

Cassavetes incarne lui-même Jim, l’amant violent de Minnie. Le réalisateur n’avait pas prévenu Gena Rowlands qu’il jouerait le rôle. Il ne l’a fait que très peu de temps avant le tournage de la scène où il se met à la battre. Cette révélation de dernière minute a  déstabilisé la comédienne. Quand les coups ont commencé à pleuvoir devant l’objectif, l’équipe s’est précipitée au secours de l’actrice qui criait, croyant qu’ils n’étaient pas simulés. Gena Rowlands, sans doute pour se venger de la cachotterie de son mari, a prétendu qu’elle avait été réellement frappée. Le couple Cassavetes-Rowlands est resté uni pendant trente-cinq ans mais, apparemment, leurs relations n’ont pas toujours été très sereines…

Clap de fin à ma découverte fébrile et captivée de la filmographie de John Cassavetes. Autant être honnête, il est fort possible que ma note soit complètement subjective, mais après tout je suis une grande fille, je fais ce que je veux. Il y a tout dans ce film. C'est ...

C'est l'histoire d'un amour fou, hors-normes, excessif, entre deux personnages sortis tout droits d'une nouvelle de Raymond Carver. Lui est voiturier à ses heures perdues, elle employée de musée d'art moderne. Ils se rencontrent au détour d'une bagarre, Seymour débarrassant ...

Alors j'aurais pu entrer dans le monde de Cassavetes (oui, oui, je ne connais pas du tout Cassavetes, enfin de nom quand même!!!!) en commençant par "Une femme sous influence" ou encore " Meurtre d'un bookmaker chinois" mais non, ma découverte s'effectue par l'intermédiaire ...