PROFIL BAS

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Inspecteur de police dans la banlieue sud de Paris, Julien Segal, la trentaine, est fatigué de son métier. Il ignore que son supérieur direct, le commissaire Carré, est un ripoux de mèche avec un gros trafiquant d'héroïne qu'il prévient chaque fois qu'une opération de police est sur le point de le faire plonger. Mais Carré a lui aussi un supérieur hiérarchique qui est convaincu qu'il y au sein de la brigade une taupe qui rencarde les dealers et les protège. Il somme Carré de démasquer "le flic qui en croque".

Carré n'aime pas Segal dont le cynisme et la déprime lui tapent sur les nerfs. Il tient donc le bouc émissaire idéal et va le manipuler afin que celui-ci soit éliminé par les dealers et identifié comme le traître. Mais rien, vraiment rien, ne va se passer comme Carré l'avait prévu. Segal qui a découvert l'arnaque va reprendre du poil de la bête et manipuler à son tour le flic ripoux et ses complices. Sa vengeance devient sa raison de vivre.

Segal, c'est Patrick Bruel qui endosse avec aisance le costume de ce flic désabusé mais malin. Carré, c'est Didier Bezace dont le jeu fait merveille dans la rouerie et le mensonge. Aux commandes de ce polar sombre, un Claude Zidi qu'on n'a pas l'habitude de croiser dans ce registre mais qui prend un plaisir visible à ce genre d'exercice.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver L'UNION SACRÉE (ALEXANDRE ARCADY - 1989) (Patrick Bruel y incarne déjà un flic aux méthodes plutôt personnelles et expéditives.) ou encore 36 QUAI DES ORFEVRES (OLIVIER MARCHAL - 2004) (Constat désabusé sur les états d'âmes et les rivalités des flics confrontés aux voyous les plus dangereux qui soient.).

Claude Zidi, débute comme cadreur en 1959 avec Georges Franju pour La tête contre les murs. Il travaille pour la première fois avec Claude Chabrol sur Landru en 1963 et devient son cadreur attitré sur pas moins de neuf films dont Que la bête meure et Le boucher. En 1970, il est chef-opérateur sur La grande java de Philippe Clair et y fait la connaissance des Charlots. Il décide de passer à la réalisation avec eux. En 1971, il écrit et réalise Les bidasses en folie qui totalise près de 7,5 millions d'entrées. Fort de ce succès il enchaîne, toujours avec Les Charlots, Les fous du stade, Le grand bazar et Les bidasses s'en vont en guerre.

Ignoré, voire éreinté par la critique, Claude Zidi continue de ravir son public. Devenu le spécialiste de la comédie à la française, il réunit le couple Pierre Richard et Jane Birkin pour La moutarde me monte au nez et La course à l'échalote en 74 et 75. Le succès ne se dément pas. Il dirige ensuite Louis de Funès et Coluche pour L'aile ou la cuisse en 76. Il met en scène Jean-Paul Belmondo et Raquel Welch dans L'animal puis retrouve de Funès pour La zizanie avec Annie Girardot. En 1980 sort Les sous-doués, comédie potache sur les magouilles d'une bande de cancres avec un tout jeune Daniel Auteuil. Là encore, carton plein. Zidi poursuit sa collaboration avec Coluche dans Inspecteur la Bavure et Banzaï. En 1984, c'est la consécration : il sort Les ripoux avec Philippe Noiret et Thierry Lhermitte et décroche, excusez du peu, deux Césars, celui du meilleur réalisateur et du meilleur film.

Claude Zidi poursuit sa carrière dans la voie d'un cinéma plus écrit et moins axé sur les gags : Association de malfaiteurs en 1987, Ripoux contre ripoux en 89 ou La Totale! en 1991 qui donnera lieu à un superbe remake américain signé James Cameron, True lies, avec Arnold Schwarzenegger et Jamie Lee Curtis qui reprennent respectivement les rôles de Thierry Lhermitte et de Miou-Miou. En 1999 il parvient à exploser son propre record au box office avec Astérix et Obélix contre César, sans doute l'adaptation la plus fidèle de la BD d'Uderzo et Goscinny. En trente ans de carrière et 25 films, ce réalisateur mésestimé par la critique mais adoré par le public populaire a totalisé plus de 80 millions d'entrées dans les salles. Monsieur Zidi, le cinéma français vous dit merci. 

Claude Zidi change de registre au début des années 90. Après ses comédies populaires des années 70-80 (L'Aile ou la cuisse, l'Inspecteur la Bavure, Les sous-doués et j'en passe), l'ex-assistant de Philippe Clair met en scène un pur polar coécrit avec le flic Simon Michaël. ...