A.C.A.B : ALL COPS ARE BASTARDS en VOD
- De
- 2012
- 90 mn
- Drame
- Italie
- - 10 ans
1 MIN AVANT
ACAB n’a rien à voir avec le héros de Moby Dick. Ce n’est pas un nom propre, c’est un acronyme. Qui signifie “All Cops are Bastards”, « Tous les flics sont des salauds », un slogan utilisé en Angleterre dans les années 1970 par les skinheads. Mais la haine des forces de police n’est pas l’apanage d’un seul pays. On se souvient que dans les bouillonnantes années 70, les flics américains se faisaient volontiers traiter de porcs. Et personne n’a oublié le fameux « CRS=SS » sortant de certains cortèges de mai 68. ACAB se déroule en Italie, mais sa portée est sinon universelle, du moins des plus étendues. Quel pays peut se targuer de n’avoir jamais connu ces combats de rues d’une violence inouïe qui opposent des populations déracinées et des flics qui ne font ni dans le sentiment ni dans le détail ?
ACAB est inspiré de faits réels, de l’assassinat d'un manifestant lors du G8 de Gênes, en 2001 au passage à tabac d'un supporter de foot par des flics enragés en 2007, les occasions ne manquent pas chez nos voisins Italiens de constater que la société va mal. Il est vrai que le règne ubuesque de Berlusconi a davantage versé de l’huile le feu qu’il n’a apporté de sérénité. Mais s’il colle à l’actualité, le film n’en est pas moins l’adaptation d’un bouquin homonyme de Carlo Bonini, qui avait quelques temps plus tôt fait grand bruit en portant le fer dans la plaie. L’Italie a clairement mal à, sa police…
Mais si le film décrit la même réalité que le roman, son regard est sans doute différent. Bonini avait eu à cœur de se placer de part et d’autre du fossé qui sépare les flics de ceux dont ils ont pour mission de réprimer les ardeurs. Sollima, le réalisateur, choisit quant à lui de n’exprimer que le point de vue des policiers. Quitte à ne jamais se départir d’une certaine froideur clinique dans la description de la violence. Ce qui n’empêche en rien la fébrilité de ceux qui la pratiquent. Stigmate d’une société clairement en pleine déliquescence. Il est vrai que les CRS français n’ont jamais eu bonne presse non plus. On se souvient de Nuit noire d’Alain Tasma, ou du récent Après Mai, d’Olivier Assayas. Claude Faraldo avait même permis au héros de son film Themroc, interprété par Michel Piccoli, d’un faire rôtir un à la broche…
Dans le même genre vous pouvez trouver LE CONVOYEUR (Il nous fait partager de l'intérieur les affres d'hommes confrontés à la violence et à la peur) ou encore PIAZZA FONTANA (Il rend également compte des affrontements violents entre les policiers italiens et ceux qui ne se reconnaissent pas dans la société telle qu'elle est.).