ALL MY FRIENDS HATE ME

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All My Friends hate me est le premier long métrage d’ Andrew Gaynord, un réalisateur qui  jusqu’à présent vivait entre Londres et Los Angeles pour réaliser des publicités ou des séries télé. Avec l’aide du duo de comédiens et scénaristes Tom Palmer et Tom Stourton, il a imaginé une satire sociale teinté d’un humour typiquement britannique, c’est-à-dire très noir.

Pete est un ancien travailleur social qui a œuvré à l’étranger pour aider les réfugiés. A son retour en Angleterre, il renoue avec ses amis de la fac, qui organisent pour lui une fête d’anniversaire dans la maison de campagne du père de l’un d’eux. Sur place, la fête tourne au cauchemar, Pete ayant l’impression que ses amis se sont ligués contre lui. Mais un doute subsiste : est-ce que tout n’est pas dans sa tête ?  

Tom Stourton, qui a co-écrit le script, joue le rôle principal de Pete en faisant partager le malaise de ce personnage de plus en plus perplexe. La mise en scène, qui alterne le point de vue de Pete et la réalité, nous permet de faire la distinction, pour mieux savourer la causticité de cette comédie horrifique.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver PETITS MEURTRES ENTRE AMIS (Parce qu'on ne peut pas toujours faire confiance à ses amis. Le succès de cette comédie très noire signée Danny Boyle a donné un bon coup de fouet au cinéma anglais des années 90.) ou encore WEDDING NIGHTMARE (Comme les anniversaires, les mariages devraient être des moments de joie partagée. Sauf quand la mariée découvre que sa belle-famille veut la tuer...).

Andrew Gaynord est réputé au Royaume Uni pour avoir réalisé des épisodes de la série comique Stath Lets Flats qui a gagné un BAFTA (l’équivalent britannique du César). All My Friends hate me est son premier long métrage, co-écrit par le duo de comédiens Tom Palmer et Tom Stourton.

Alors que les scénaristes citent Festen comme une influence, Gaynord parle quant à lui de Snow Therapy (2014) pour sa façon de générer des rires à partir de situations tragiques et douloureuses. Funny Games est une autre influence, moins consciente, mais qui a des points communs dans sa manière de prendre le public à contrepied. Gaynord définit le personnage principal Pete, comme quelqu’un qui traverse une crise d’identité : il a un complexe de classe et un complexe de privilège qui provoquent chez lui un lourd sentiment de culpabilité. Il a manifestement commis dans le passé des actes dont il n’est pas fier et qu’il aimerait oublier. Il a essayé d’échapper à lui-même en fuyant son pays, mais à son retour, en compagnie de ses amis, il essaie de projeter son altruisme alors qu’en réalité, il n’est pas sincère et cherche seulement à se faire aimer.

La satire prend une dimension particulière compte tenu de la propension des Anglais à perpétuer une tradition de classe qui s’exprime à travers des codes très subtils. Il en résulte pour ceux qui y sont sensibles, une constante attention qui peut devenir obsessionnelle jusqu’à la para.  Cette peur de ne pas être à la hauteur fait le principal carburant du week-end cauchemardesque de Pete, dont les amis semblent s’être concertés pour le mettre mal à l’aise. Il s’agissait de raconter l’histoire de son point de vue, et faire sentir au spectateur comment son esprit fonctionne. Le film revient ensuite à la réalité pour montrer que le personnage est seulement en train de se monter la tête. La comédie naît de cette confrontation, même si elle frôle l’horreur. Pour Gaylord, l’humour est une part essentielle de l’humanité, en ce qu’il vous aide à rendre supportable l’insupportable.