AMA GLORIA

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Six ans, maman est morte heureusement il y a Gloria. Une vaste nounou avec un grand plastron, des rires, et des tendresses infinies. La petite fille et la nounou vivent dans un seul monde, le leur.

Oui mais elle doit partir là-bas au Cap-Vert chez elle où elle a d’autres enfants, la tendre nounou. Autant mourir ou aller la rejoindre. Un amour exclusif c’est celui rapporté par « Àma Gloria » un film réalisé par Marie Amachoukeli en 2023.

Avec deux bouleversantes inconnues : Louise Mauroy-Panzani, la petite et Ilça Moreno, la grande. Peu d’acteurs, des paysages d’ailleurs et juste la tendre complicité d’une mère universelle pour une craquante orpheline. Préparez vos mouchoirs.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver NANNY MCPHEE DE KIRK JONES (2005) (Tiré de la littérature enfantine un film qui permet à Emma Thompson de commencer en sorcière et finir en fée. De la laideur à la beauté un bon moyen de séduire une actrice... La nounou est une descendante de Mary Poppins, bien sur, sorte de créature surnaturelle pour enfants à dompter.) ou encore MARY POPPINS DE ROBERT STEVENSON (1964) (Julie Andrews, ses longues jupes et son chapeau improbable volent au-dessus des enfants et leurs rêves profonds ou éveillés. Un mythe, un film éternel qui a servi de doudou à des générations d'enfants. C'est d'ailleurs la référence de Marie Amachoukeli.).

C’est un film qui porte sa charge autobiographique : quand elle était enfant, Marie Amachoukeli était gardée par la concierge portugaise de son immeuble et jouait avec ses enfants, dans la loge. Un jour la concierge est partie et ce fut un trauma qui a fini par ressortir en ouverture de la 62 ème semaine de la critique du festival de Cannes 2023 ! Alors, on ne s’étonnera pas que le film culte de la cinéaste soit « Mary Poppins » (Robert Stevenson/1964)

La cinéaste a écrit sur la base des témoignages multiples de nounous venues  pour travailler en France. Après le choix d’Ilça Moreno, elle-même infirmière capverdienne immigrée, elle a intégré des récits personnels de cette actrice dans son propre récit. Le film a été tourné en France et au Cap Vert où il est d’ailleurs dialogué en créole, la « langue des esclaves » d’après Amachoukeli. Et puis une partie imaginaire a été réalisée en animation, avec l’aide de Pierre-Emanuel Lyet pour suggérer la fantasmatique de l’enfant. Laquelle enfant, de son vrai nom Louise Mauroy-Panzani, fut castée après qu’on l’ait entendue pérorer dans un jardin public, très directive envers son petit frère.

Marie Amachoukely, sortie de la Femis, a eu un parcours collectif interessant. Elle fut césar du meilleur court métrage en partenariat avec Claire Burger pour « C’est gratuit pour les filles » (2009). Elle a co-réalisé deux autres fictions avec sa partenaire, dont un premier long métrage (signé aussi de Samuel Theis) « Party Girl » (2013). « Àma Gloria » est dont un faux premier long métrage. C’est son premier long à elle.

Engager une nourrice est toujours une gageure. Mais à la mort de sa femme, Arnaud n’a eu d’autre choix que d’employer Gloria pour s’occuper de sa toute jeune fille Cléo. Malgré le deuil qui plane, la gamine et la nourrice capverdienne nouent une relation fusionnelle, ...

Jolie découverte en ouverture de la Semaine de la Critique à Cannes, àma Gloria s’inscrit avec tact dans la tradition des récits initiatiques filmés à hauteur d’enfant. On y suivra Cléo, qui rejoint pour un été sa nourrice au Cap-Vert, ayant dû repartir dans sa famille. ...

J’ai vu ce film à cannes et il me hante depuis je n’arrête pas d’y repenser. Marie Amachoukeli convoque des émotions universelles et une mélancolie de l’enfance rarement capturée. Tout cela avec une mise en scène sans pathos, subtile, juste, où chacun va y chercher ...