ANIMALIA

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Au fin fond de l’atlas, une jeune femme enceinte se retrouve isolée dans sa belle maison. Aux alentours, non seulement l’armée semble avoir pris le pouvoir mais des phénomènes naturels inexpliqués se produisent. Il serait peut-être temps de partir ? 

Voilà un film bien singulier avec une double culture franco-marocaine, voire triple si l’on mentionne les dialogues en langue amazigh… Singulier aussi par son inspiration à la fois réaliste et surnaturelle.  

Animalia est signé de Sofia Alaoui en 2023, c’est un premier long métrage qui a envouté ses spectateurs jusqu’au festival de Sundance où il a été récompensé du prix spécial du jury. On y remarquera Oumaïma Barid qui incarne l’héroïne, une vraie révélation. 

 
Dans le même genre vous pouvez trouver MIDNIGHT SPECIAL DE JEFF NICHOLS (2016) (Un bien étrange film entre road movie, menace sectaire et manifestations Aliens. C'est surtout une oeuvre sur la relation familiale et les étranges visions oniriques d'un enfant victime d'un monde qu'il ne comprend qu'au travers du prisme d'une éducation illuminée.) ou encore LE RÈGNE ANIMAL DE THOMAS CALLEY (2023) (Il y est question de mutation globale dans l'évolution, la biologie, la mutation. Un film qui renvoie comme son titre l'indique à l'animalité de l'homme au-delà de la technologie, de l'ordre social et politique. C'est un retour du refoulé de l'homo sapiens dans une oeuvre cosmique et païenne.).

C'est un premier long métrage au ton unique, plein d’une langueur métaphysique qui révèle une sensibilité non conventionnelle. Mais les professionnels de la profession le savaient déjà, qui se souvenaient de son court métrage « Qu’importe si les bêtes meurent » qui lui avait valu, déjà, une récompense au festival Sundance aux États-Unis et un César.  

La jeune femme utilise le genre surnaturel ou fantastique, pour évoquer à la fois la tradition berbère et la modernité marocaine. Elle puise à la fois dans la culture de son père marocain, dans celle de sa mère française. Tout cela aura été possible suite à une solide formation aux métiers de l’image aux Gobelins d’abord, à la Femis ensuite.  

La cinéaste n’a pas la caméra dans sa poche. Son film, sous couvert d’un mystérieux coup d’état, de l’évocation d’une communication animale et d’un panthéisme affirmé, évoque la solitude de la femme marocaine, la tradition comme carcan et la religion pour refuge. Entre la rationalité occidentale et la spiritualité orientale, son cœur balance qui transcende sa double culture. 

Animalia (ou Parmi Nous d'après le générique) est une sorte de road trip fantastique très contemplatif, qui questionne notre rapport à la nature et à notre propre humanité, avec une part importante accordée à la religion. On y suit Itto, une jeune femme qui devra faire ...