DRACULA 73

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14 ans après Dracula, le film de Terence Fisher produit par la Hammer, Christopher Lee et Peter Cushing reprennent leur rôle – respectivement celui du comte Dracula et du professeur Van Helsing – dans une actualisation du fameux roman que l’Irlandais Bram Stoker avait fait paraître en 1897.

Encouragé par l’imposant (et surprenant !) succès remporté par Count Yorga, Vampire, un film d’horreur américain de série Z, sorti en juin 1970 et modernisant le mythe du vampire au cœur d’un Los Angeles contemporain, les patrons de la Warner persuadèrent leurs homologues britanniques de la Hammer de mettre en chantier une version moderne du roman de Stoker. D’abord intitulé Dracula Chelsea 72 puis Dracula Today, Dracula 73 fut tourné durant l’automne 71 par le cinéaste canadien Alan Gibson, réalisateur de télévision récemment passé au grand écran.

Dans le rôle de Jessica Van Helsing, la fille du chasseur de vampire, vous reconnaîtrez peut-être Stephanie Beacham, l'amante sadomasochiste du pervers Marlon Brando dans le Corrupteur, de Michael Winner en 1971, et l’épouse (plus sage !) de Charlton Heston dans 22 épisodes de la série Dynasty.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver DRACULA VIT TOUJOURS À LONDRES (1973) (Très loin de la Transylvanie du 19e siècle, suite de la modernisation du mythe du vampire.) ou encore LA RÉSURRECTION DE FRANKENSTEIN (1990) (Roger Corman pousse la modernisation du mythe jusqu’à faire revenir le monstre en 2031 !).

Sorti à Londres en septembre 1972, c’est logiquement que le film que vous venez de voir y fut intitulé Dracula A.D. Nineteen seventy two, autrement dit Dracula 1972 après J.C. A Paris, où il sortit le 14 novembre 1973, il enregistra, en trois semaines, un peu plus de 26.000 spectateurs. C’est alors que la Hammer décida de poursuivre le dépoussiérage du mythe, avec Dracula vit toujours à Londres. Cette modernisation, il faut bien l’avouer, répondait à la réelle désaffection du public pour les « films de vampires » traditionnels et, subséquemment, à la nécessité de produire des films moins chers en économisant notamment sur les décors, gothiques et somptueux, qui avaient fait la réputation de ses productions antérieures. Le réalisateur Alan Gibson retrouva donc une bonne partie de son équipe, Christopher Lee et Peter Cushing, bien sûr, mais aussi Michael Coles (l’inspecteur Murray), ainsi que le scénariste, Don Houghton. Cette énième variation vampirique sur fond de guerre bactériologique sortit en France, sans grand succès, en juillet 1974.

Ensuite, le très francophone Christopher Lee ne devait plus incarner Dracula que dans Dracula père et fils, la parodie française d’Edouard Molinaro sortie trois ans plus tard et dans laquelle il avait pour fils Bernard Menez ! De son côté, c’est en 1974, avec la Légende des 7 vampires d’or du Britannique Roy Ward Baker, que Peter Cushing abandonna définitivement le personnage de Van Helsing. Alan Gibson, quant à lui, poursuivit sa carrière de réalisateur presque exclusivement à la télévision où, en 1982, il aura l’insigne honneur de diriger Ingrid Bergman (67 ans) dans son dernier rôle, celui de Golda Meir, célèbre Premier ministre israélien, dans A Woman Called Golda.

Comme le scénario de Dracula 73, la bande originale du film fut considérablement mise au goût du jour et c’est à un groupe de rock américain relativement peu connu, Stoneground, que la production fit appel. Fraîchement fondé à Concorde, en Californie, le trio originel recruta, jusqu’à devenir un groupe d’une dizaine de membres, avant de se disloquer progressivement, pour mieux se reformer au début des années 2000. Juste avant Dracula 73, on avait vu Stoneground, aux côtés de B.B. King et d’Alice Cooper, dans la Caravane d’amour, l’un des nombreux documentaires réalisés aux Etats-Unis par le Français François Reichenbach, produit et, en partie, monté par un certain Martin Scorsese (29 ans).

L'affrontement seculaire entre le Professeur Van Helsing et le sinistre Comte Dracula se poursuit jusque dans le Londres des années 70. Un charme certain et décalé, ponctué de passages horrifiants et de nouveau interprété par les immenses Peter Cushing et Christopher Lee. Un ...