FAHIM

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Inspiré d’une histoire vraie, Fahim est un très joli film, qui conjugue la beauté du propos et la force d’un récit tendu, prétexte à voir évoluer une poignée d’acteurs au sommet de leur art. Cela n’a l’air de rien comme ça, mais Pierre-François Martin Laval, mieux connu dans un registre purement comique avec Les Profs notamment, fait preuve ici d’une sensibilité rare, en posant un regard profond sur une situation grave et sur ses personnages. 

Fahim est l'adaptation du roman Un Roi clandestin, un récit autobiographique signé Fahim Mohammad publié en 2014 dans lequel ce prodige des échecs racontait comment à l’âge de 8 ans il avait dû quitter son Bengladesh natal avec son père, jusqu’à devenir à 12 ans champion de France, alors que durant cette période il était sans papier et sans domicile fixe. 

Le scénario prend quelques infimes libertés temporelles avec son récit et s’appuie sur la relation privilégiée entre le garçon et son professeur d’échecs interprété par Gérard Depardieu, exceptionnel de justesse, inspiré lui aussi d’un personnage réel, Xavier Parmentier, malheureusement décédé durant la préparation du film. Les parties, source de suspense comme vous le verrez, sont restituées dans un mélange de concentration et de fièvre qui traduisent bien la compétitivité que ce jeu réclame. Un jeu que le champion américain Bobby Fisher résumait ainsi : « Les échecs sont affaire de jugement sensible. Savoir quand frapper et quand esquiver. » Bonne partie, bon film. 

 
Dans le même genre vous pouvez trouver KARATE KID (Ici aussi, un vieux maître sage sur le chemin d'un jeune élève fougueux, offre à son élève les clés pour grandir et puis vaincre) ou encore JOUEUSE (En 2009, Caroline Bottaro nous racontait comment la passion des échecs vient à une jeune femme (Sandrine Bonnaire) qui observe jouer un jeune couple amoureux.).

Pierre-François Martin Laval dit Pef, a dû sortir de sa zone de confort pour réaliser Fahim. Les séquences qui introduisent le film, alternent images d’archives sur la situation d’extrême violence que connaît le Bengladesh au début des années 2000, et scènes tournées à Dacca dans la famille du petit Fahim. Un exercice de mixage inédit pour lui et auxquelles son producteur Patrick Godeau tenait pour la crédibilité du propos. Pef avait pour consigne que ces images initiales dépaysent le spectateur autant que si on l’avait « transporté sur Mars ». En retour, il devait transmettre la sensation que lorsque Fahim et son père atterrissent à Paris, ce soit pour eux comme de débarquer sur une autre planète”. 

Le petit Assad Ahmed a été casté par hasard, alors qu’il accompagnait un copain repéré au préalable par le chef casting du réalisateur. Il n’était arrivé en France que trois mois plus tôt et Pef l’a formé aux échecs, condition sine qua non pour tenir le rôle d’un champion en herbe et dont il s’est acquitté, remportant le premier tournoi auquel son formateur l’avait inscrit, avec tous les autres enfants de la distribution. 

A ses côtés, le personnage d’Isabelle Nanty, d’une grande douceur maternelle, est inspiré de deux femmes ayant beaucoup compté dans la vie de Fahim à son arrivée en France : celle qui l’avait accueilli dans son club d’échecs et celle qui en mai 2012 avait interpellé François Fillon, alors premier ministre, pour lui demander en direct sur France Inter s’il trouvait normal qu’un enfant surdoué ne puisse pas participer à un championnat de France, du fait qu’il fut sans papier... L’occasion pour Isabelle Nanty, le temps d’une poignée de scènes bien senties, de nous sortir un grand jeu de dame !

j'ai eu de la chance de gagner 2 places en avant première,le 07 février 2019 .J'avoue avoir été surprise du fait ,qu'à la fin du film nous avons eu un questionnaire à remplir .Le réalisateur , Pierre François Martin Laval n'était pas présent mais d'autres personnes l'ont ...

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