L'ETE MEURTRIER

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Eliane, surnommée « Elle », c’est Isabelle Adjani, une très séduisante jeune femme de vingt ans qui vient d’emménager dans un village provençal avec son père adoptif Gabriel, paralytique qui refuse de s’occuper d’elle et sa mère surnommée « Eva Braun » à cause de ses origines allemandes… Son chemin croise celui d’un mécanicien et pompier volontaire, Florimond, alias « Pin Pon » qu’incarne Alain Souchon. Ainsi commence L’Eté meurtrier, réalisé en 1983 par Jean Becker.

Adapté du roman de Sébastien Japrisot, qui participa à l’écriture du scénario aux côtés de Jean Becker, L’Eté meurtier fut retenu en compétition officielle au Festival de Cannes en 1983, l’année où la Palme d’or fut remportée par La Ballade de Narayama du cinéaste japonais Imamura. L’année suivante, le film de Jean Becker reçut pas moins de quatre César dont celui de la meilleure actrice pour Isabelle Adjani et du meilleur scénario d’adaptation pour Sébastien Japrisot.

Le roman de Japrisot connut à sa sortie en 1977 un grand succès critique et commercial. S’inspirant d’un fait divers réel, le romancier, comme à son habitude, livrait un récit mêlant intrigues passionnelles et criminelles. Son livre est divisé en six parties, chacune adoptant un point de vue différent, celui de « Pin-Pon » d’abord, puis celui de « Elle » et ainsi de suite pour les différents protagonistes du drame.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LA DAME DANS L'AUTO AVEC DES LUNETTES ET UN FUSIL (Le film de Joann Sfar est également l'adaptation d'un roman policier de Sébastien Japrisot.) ou encore L'ÉTÉ EN PENTE DOUCE (Un été trop chaud dans un village où couvent les passions : le film de Gérard Krawczyk multiplie les points communs avec celui de Jean Becker).

Le personnage d’Eliane reste au fil du temps l’un des rôles marquants de la filmographie d’Isabelle Adjani. Sébastien Japrisot et Jean Becker avaient d’ailleurs écrit le scénario à quatre mains en pensant d’entrée de jeu à l’actrice pour incarner cette sulfureuse jeune fille et sa soif de vengeance. Mais après avoir donné son accord, l’actrice se montra très réticente en raison des scènes de nu notamment. Tout un temps, la production se reporta donc sur Valérie Kaprisky. Jusqu’au revirement d’Isabelle Adjani qui finit par accepter le rôle sans réserves.

Le film marqua le grand retour au cinéma de Jean Becker, fils du réalisateur Jacques Becker. Depuis Tendre voyou, son quatrième long métrage tourné en 1966, il n’avait signé que quelques films publicitaires. Quant à sa collaboration fructueuse avec son ami de longue date Sébastien Japrisot pour L’Eté meurtrier, elle reprit en 1999 avec Les Enfants du marais d’après le roman, qui porte le même titre que le film, de Georges Montforez puis en 2000 pour Un crime au paradis remake de La Poison, le film réalisé en 1951 par Sacha Guitry.

L’autre point commun de ces trois films fruits de la collaboration entre Jean Becker et Sébastien Japrisot, c’est la présence aux génériques de la comédienne Suzanne Flon. Elle obtint d’ailleurs le César du meilleur second rôle féminin pour L’Eté meurtrier et retrouva Jean Becker une dernière fois en 2003 pour son film Effroyables jardins.

Sublime exemple de ce que le cinéma français peut produire de mieux, cette adaptation du roman éponyme de Sébastien Japrisot (à qui l'on doit entre autres "Un long dimanche de fiançailles", lui aussi objet d'une très belle adaptation ciné) connut à sa sortie un succès ...

"L'Eté meurtrier" est resté à l'état de projet trois ans. Le temps qu'Adjani se fasse à l'idée d'endosser les habits d'une jeune femme ayant pour caractéristique sautant aux yeux de ne porter que des tenues provocantes... ou pas de tenue du tout ! De quoi effrayer celle ...

En 1988, Souchon vante en chanson la beauté d'Ava Gardner. Cinq ans plus tôt, il tourne avec une actrice dont la splendeur n'a rien à envier à la Comtesse aux pieds nus : Isabelle Adjani, 28 ans, dont le visage de poupée nous donne une certaine idée de la perfection plastique. ...