LE FILS DE JEAN

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Le bonheur c’est parait-il simple comme un coup de fil... Oui, sauf quand l’appel téléphonique en question bouleverse totalement votre existence.

Prenez Mathieu, le héros du film de Philippe Lioret que vous allez regarder dans un instant : Mathieu apprend un jour par un coup de fil donc que son père biologique, (un homme qu’il n’a encore jamais vu durant ses 33 ans d’existence), vient de mourir. Autre info : ce papa définitivement absent vivait au Canada et avait deux autres fils, qui deviennent donc de fait ses demi-frères.

Mathieu va décider de traverser l’Atlantique pour découvrir cette famille parallèle, oubliant sans doute que là-bas, personne ne le connaît ni ne l’attend... Sera-t-il le bienvenu ? Doit-il révéler son lien avec le défunt ? Est-il vrai que l’été indien est une saison qui n’existe que dans le nord de l’Amérique ? Les réponses se trouvent au cœur de ce drame familial qui emprunte parfois les codes du thriller et qui vous réserve bien des surprises jusqu’à la toute fin de son intrigue...

 
Dans le même genre vous pouvez trouver UN CONTE DE NOEL (Faut-il toujours vouloir tout connaître de sa famille, au risque de découvrir une vérité dérangeante ?) ou encore MON ONCLE ANTOINE (Deux jeunes hommes en quête d'identité et de repères, perdus dans l'immensité du Québec : deux voyages intimes vers la connaissance de soi...).

Si le fond de ce Fils de Jean est grave, la forme du film de Philippe Lioret est, elle, un peu plus légère que ces précédentes réalisations. Il est vrai que Welcome en 2009 et Toutes nos envies en 2011 n’inspiraient pas l’éclat de rire. La quête d’une nouvelle vie d’un sans papier voulant traverser la Manche et la maladie d’une magistrate spécialisée dans le surendettement : de quoi régaler les cinéphiles mais pas vraiment de quoi égayer une kermesse !

Lioret a donc décidé de revenir à l’inspiration qui lui avait si bien réussi en 2006 avec Je vais bien ne t’en fais pas, thriller familial avec Kad Merad et Mélanie Laurent, adapté du roman d’Olivier Adam. Pour Le fils de Jean, c’est d’ailleurs un autre ouvrage Si ce livre pouvait me rapprocher de toi signé Jean-Paul Dubois qui a servi de base au scénario. Une base dont Philippe Lioret avoue s’être vite éloigné, n’en gardant que des mots clefs : père, découverte, fratrie et Canada... Le choix d’un pays relativement lointain comme décor à l’intrigue n’est pas anodin. Mathieu, le héros du film doit faire son chemin, au propre comme au figuré, pour retrouver ses racines familiales. C’est aussi un autre monde où l’on parle cette langue si particulière. Et puis, au-delà du récit, visuellement, le réalisateur savait qu’il pourrait compter sur une nature généreuse et sauvage, offrant des paysages infinis et inouis, notamment ces lacs superbes que l’on croise dans le film.

Le fils de Jean, c’est Pierre Deladonchamps. Révélé en 2013 dans L’inconnu du lac d’Alain Guiraudie  en dragueur homo victime d’une de ses rencontres estivales et césarisé l’année suivante grâce au film dans la catégorie meilleur espoir. Ce jeune comédien trace peu à peu une route très intéressante dans le vivier des jeunes premiers du cinéma tricolore. On l’a ainsi vu ensuite dans la fresque amoureuse et esthétique Eternité de Tran Anh Hung aux côtés d’Audrey Tautou, Mélanie Laurent et Bérénice Béjo puis il a rejoint le casting du film d’André Téchiné Nos années folles avec aussi Céline Sallette... 

J’ai pleuré à la fin du film. Pourtant, sans vouloir me vanter, j’avais tout compris dans le début, un scenario trop tortueux, qui m’a un peu gâché le plaisir, même si on a évité ce que je craignais, que ce soit un acte incestueux qui ne finisse par faire éclater ...

Attention, cinéma français, proclament les 20 premières minutes du Fils de Jean : répliques un peu fausse, tonalité empesée, toutes ces petites maladresses oscillant entre la pose et l’authenticité théâtralisée qui bien souvent ruinent l’exposition du film, et qui ...

C'est un beau film, indéniablement. Avec un beau sujet et de bons acteurs. La réalisation ne pèche ni en excès, ni en mollesse : Lioret sait filmer ce genre d'histoire où l'humain, les personnages méritent toute l'attention. Cela ne m'a pas complètement convaincu pour autant. ...