LE ROI DE PARIS

en VOD

Pas facile d’être le fils de son père, surtout quand le fiston en question se lance sur les pas de son paternel avec, qui sait, l’idée ma foi légitime de vouloir peut-être un jour lui succéder... Dans la chanson, le cinéma, la gastronomie ou l’industrie, les exemples sont nombreux de cette rivalité souvent douloureuse et parfois dramatique...

Dans le film de Dominique Maillet qui va suivre, c’est de théâtre dont il est question... Philippe Noiret y incarne Victor Derval, prince de la scène du Paris des années 30. Une vedette, une star et une diva qui voit d’un assez mauvais œil que Paul, son fils de 20 ans, (interprété par Manuel Blanc), se voit lui aussi déjà en haut de l’affiche...

Entre le petit club des courtisans et les grandes ambitions artistiques, c’est aussi de passation de témoin dont il est question dans cette étude grave et sensible qui permet aussi de croiser les figures d’autres grands comédiens comme Paulette Dubost ou Michel Aumont...

 
Dans le même genre vous pouvez trouver NO MAN'S LAND ou encore RESSOURCES HUMAINES .

L’histoire de la culture populaire est remplie de ces relations père-fils compliquées, voyant au fil des années le plus jeune marcher dans les pas de son aîné... Pierre et Claude Brasseur, Johnny et David Hallyday ou Georges et Lambert Wilson... A la crainte légitime de voir son enfant emprunter à son tour une voie artistique rarement sûre, s’ajoute parfois côté paternel, un sentiment de jalousie... Le Roi de Paris invente les personnages de Victor et Paul Derval mais le cinéma s’est aussi penché sur des affrontements de ce genre bien réels et pas toujours à fleuret mouchetés...

Je parlais de Lambert Wilson : en 2016 dans L’Odyssée de Jérôme Salle, le comédien se glissait sous le bonnet rouge de Jacques-Yves Cousteau, pionnier du film sous-marin et animalier. Un homme plus à l’aise au fond des océans que dans les méandres de ses relations avec ses deux fils Philippe et Jean-Michel, respectivement joués par Pierre Niney et Benjamin Lavernhe...  

En 1991, devant la caméra d’Alain Corneau, c’est le destin de Marin Marais qui prenait soudain une dimension épique, puisque le musicien virtuose du 17e siècle, était interprété par les Depardieu père et fils, le second jouant le premier dans ses jeunes années d’apprentissage de la viole de gambe... Tous les matins du monde est une mise en abîme émouvante et impressionnante quand on connait le destin tragique de Guillaume et ses rapports complexes avec Gérard...

D’impressionnant, passons à l’impressionnisme avec Renoir le film de Gilles Bourdos en 2012 qui nous entraine sur la Côte d’Azur en 1915, au crépuscule de la vie du peintre, alors que l’aube se lève sur le destin de son fils Jean, futur grand maître d’un cinéma naissant... Même si ce croisement de chemin n’est pas le sujet principal du long-métrage, Michel Bouquet et Vincent Rottiers s’y livrent à un duo-duel où chaque mot blesse comme une lame...

Ajoutons enfin une fiction totale avec Guy d’Alex Lutz dans lequel l’acteur-réalisateur campe un vieux chanteur de variété filmé pour un documentaire, par son fils biologique dont il ignore tout...