LES APACHES

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Dans le ventre de la Corse, une bande de jeunes cambriolent une maison dans laquelle ils ont fait la fête. La propriété c’est du vol, pensent-ils. Si tant est qu’ils pensent. 

Le premier film de Thierry de Peretti, acteur originaire d’Ajaccio se penche sur une jeunesse en déshérence, sans repère et sans perspective qui ne comprend même pas le monde dans lequel elle vit. 

Sorti en 2013, le film est pour l’essentiel joué par des comédiens amateurs, parfois recrutés sur les lieux du fait divers qui l’a inspiré. De Peretti se penche là sur une Corse qui n’est pas celle des cartes postales mais de la pauvreté sociale et morale. Celle qui ne fait pas rêver.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver TU NE TUERAS POINT DE KRZYSZTOF KIESLOWSKI (1988) (Une des scènes d'assassinat les plus longues et les plus complexes du cinéma. Le cinéaste montre à quel point c'est dur de tuer l'autre, physiquement, psychologiquement. Les Apaches n'est pas si loin où les jeunes complices peinent à  tuer un des leurs.) ou encore L'AUTRE DE ROBERT MULLIGAN (1972) (L'histoire d'un enfant qui fomente le meurtre d'un autre enfant dans un univers familial apparement normal. Un grand film tragique sur l'envie, la pulsion de mort et la naissance prématurée d'un tueur au visage d'ange.).

En 2008, dans une forêt proche de Porto-Vecchio, on retrouve le cadavre d’un jeune homme disparu depuis deux ans. Il s’agit de Mounir el-Moussaoui un Marocain qui avait 16 ans au moment de sa disparition. L’enquête établira qu’il a été assassiné par ses copains qui craignaient qu’il ne les dénonce après un cambriolage. 

Cinq ans plus tard, au festival de Cannes, un film est applaudi dans le cadre de la Quinzaine des réalisateurs, qui évoque librement cette tragédie. C’est le premier long métrage d’un acteur né à Ajaccio et qui s’est fait un nom dans les milieux du théâtre, notamment pour avoir brillamment mis en scène « Le retour au désert » la pièce de Bernard-Marie Koltès. C’était en 2001, au théâtre de la Bastille. 

Par la suite, de Peretti a réalisé un court (Le jour de ma mort/2005) et un moyen métrage (Sleepwalkers/2011), avant de s’attaquer aux « Apaches ». Le titre fait à la fois référence au peuple amérindien des westerns mais aussi au nom donné aux voyous parisiens du 19e siècle. Le cinéaste a non seulement voulu évoquer la culture de la violence en Corse mais aussi le racisme qui sévit envers les populations maghrébines. 

Les premiers plans sont renversants de beauté. La précision du cadre, la photographie, cette manière d'introduire un calme apparent par le prisme d'une magnifique villa posée au milieu du maquis, villa que nous retrouverons dans une dernière scène édifiante, les deux séquences ...

Filmée en 4/3, la Corse violente et moderne étonne par son sang froid et l'horreur de ses mœurs. Histoire vraie, histoire floue, celle d'une jeunesse éloignée de la métropole, qui s'emmerde sur un caillou hostile à l'horizon bouché. Histoire sociale donc. A l'instar des ...

Le paysage des Apaches est aussi cruel que le microcosme mis en lumière par le réalisateur : sec, cruel, oppressant. Au coeur d'une Corse estivale prise d'assaut par les touristes, un petit groupe d'adolescents tente de s'élever tant bien que mal d'un environnement en apparence ...