RODEO

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« Rodéo », c’est un premier film pour piaffer dans la ville et se tirer la bourre avec des machines, un peu, comme jadis, dompter un mustang. Ça fait du bruit, c’est dangereux, c’est incivique, ça vient des bikers américains, donc c’est fascinant.

« Rodéo » c’est un film de Lola Quivoron, sorti en septembre 2022, qui raconte le gout des figures en moto, du défi et de la transgression. Mais aussi des trafics et marginalités violentes autour de ces activités, évidemment traquées par les forces de l’ordre.

Dans ce milieu quasi sectaire dit du « Cross bitume » une jeune fille dont l’avatar est « inconnue » se fait une place parmi les mâles dominants. Elle est interprétée par une autre inconnue mais plus pour longtemps : Julie Ledru. Un coup de kick et c’est parti.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver EASY RIDER DE DENNIS HOPPER (1969) (Le film essentiel dans la culture mécanique avec sa part de quête de liberté contre un ordre social injuste et conservateur. Des hommes et des motos, sur la route vers un ailleurs pacifiste, hippie pour tout dire.) ou encore ALIEN DE RIDLEY SCOTT (1979) (Sigourney Weaver en battle-dress, seule contre une créature du fond de l'univers, montre que la femme est un combattant comme les autres. Dans un futur plausible elle est au cinéma une des premières héroïnes modernes à incarner l'humanité contre une menace spatio-temporelle.).

On « ride » dans le film, on est dans la culture post-zyva, on nique sa mère, l’underground des « técis » n’est pas loin dans son ultime avatar : la roue arrière. « Rodéo » est l’enfant terrible d’une jeune femme de 33 ans, Lola Quivoron, qui est sortie de l’usine FEMIS, section réalisation en 2016. Son court métrage de fin d’études « Au loin Baltimore » lorgnait déjà vers la contre-culture américaine. Avant de passer au long métrage elle a tourné 7 courts, fictions et documentaires, tous d’inspiration viriloïdes.

C’est que la cinéaste est une politique qui se réclame de la non-binarité, fascinée par la violence et les films d’action. Comme d’ailleurs son héroïne et son actrice. A certains égards « Rodéo » est un autoportrait et une biographie partielle de son interprète principale. Alors qu’elle préparait le film, Quivoron a découvert sur le réseau Instagram le compte d’une femme motarde dont l’avatar était « Inconnue du 95 ». Elles se sont rencontrées et l’histoire de l’une est devenue celle de l’autre.

Le film s’est tourné avec des amateurs, plongeant notamment dans l’ambiance d’un authentique club le « Dirty Riderz Crew ». De là vient une importante part documentaire et la volonté de secouer le machisme ambiant pour se l’approprier. On ne peut s’empêcher de penser que Lola Quivoron est notre Kathryn Bigelow. Les références qu’elle cite pour son inspiration sont pourtant masculines: « La fureur de vivre » de Nicholas Ray (1955) pour la révolte teen-ager bien sur ou « De bruit et de fureur » de Jean-Claude Brisseau (1988) pour son gout de la marginalité. Avec elle, le public ira comme un cheval fou.

Notre coup de cœur Un Certain Regard ! Qu'on se le dise : Rodeo ne pétarade pas, il vrombit méchamment et fonce sans regarder en arrière, tout comme son casting à fleur de peau qui donne tout ce qu'il a à ce drame subjuguant. Julie Ledru nous a scotché, véritable ...

Il aura suffi d'une seule interview tronçonnée, saucissonnée et recomposée à la sauce "choc" de Konbini pour que Lola Quivoron passe du statut de prometteuse jeune réalisatrice acclamée à Cannes à celui de triste sire. Cette persécution de la part de personnes ...

À mesure qu’il progresse dans son parcours, le cinéphile peut, contre toute attente, se figer : l’étendue de sa culture dessine un quadrillage de références, de codes et de genres sur lequel il pourra être tenté de placer tout ce qu’il sera amené à découvrir. En ...