SMOKE

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Brooklyn comme si vous y étiez, c’est le projet d’un film de pâté de maison, réalisé par Wayne Wang et co-signé d’un certain Paul Auster. Autour d’un débit de tabac, comme on disait jadis, les clients et les passants sont les héros du quartier. 

C’est un film minuscule, à l’ambition majuscule. Ni plus ni moins que d’évoquer la vie des gens dans une des plus cosmopolite mégalopole au monde. Un projet littéraire autant que cinématographique, et pour cause, puisque le grand écrivain new yorquais en est l’auteur. 

Smoke, littéralement « fumer » est millésimé 1995 et les émanations sont autant celles de la ville que celles du tabac. Le film est habité par du beau linge, puisque vous allez fréquenter Harvey Keitel, William Hurt et Forest Whitaker, entre autres. Vivre à Brooklyn, ça se mérite, la preuve.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver BROOKLYN BOOGIE (Parce que l'on retrouve les personnages de "Smoke" dans ce film tourné en quelques jours et cosigné par Wayne Wang et le romancier et scénariste Paul Auster.) ou encore COFFEE AND CIGARETTES (Parce que Jim Jarmush fait se rencontrer des personnalités singulières (Roberto Benigni, Iggy Pop, Bill Murray, le rappeur RZA...) autour d'un café clope. Humour, tendresse et ambiance enfumée garanties.).

Smoke est le premier film d’un diptyque new yorquais dont l’autre long métrage s’intitule Brooklyn Boogie (Blue in the face) écrit et réalisé par les mêmes, Wang et Auster, et sortis dans la foulée. C’est que les deux hommes avaient pris tellement de plaisir à tourner ensemble qu’ils avaient décidé de poursuivre l’aventure sur un récit en grande partie improvisé. 

Le film est né d’une nouvelle parue en 1990 dans le New York Times à l’occasion des fêtes de Noël : « Auggie Wren's Christmas Story" (Le Conte de Noël d'Auggie Wren). Le récit initial a été beaucoup développé évidemment. Auparavant Paul Auster était devenu un auteur célèbre avec une trilogie romanesque dite « new yorquaise » : Cité de verre, Revenants et La chambre dérobée. C’était à la fin des années 80. 

Par la suite, le cinéma allait s’intéresser à l’artiste. Philip Hass adaptera pour l’écran La musique du hasard en 1993. Auster lui-même réalisera deux films Lulu on the bridge (1998) et La vie intérieure de Martin Frost (2006). Sans grand succès il faut le dire, ni critique, ni populaire. Depuis, Paul Auster a réintégré sa cage de verre, celle de l’auteur solitaire.

À l'heure d'écrire quelque chose sur Smoke, je me retrouve un peu con (je sais, c'est pas une première). Je ne me rappelle de rien de notable. Aurais-je été mystifié ? Un film escroc, de ceux qui vous donnent l'impression d'avoir vu quelque chose de bon sans avoir pris le ...

Nous sommes à Brooklyn. Les nineties viennent de naître. La rue est animée, grise, faite de bitume et de bruit. Nous sommes dans un magasin de cigares, épicentre de cette histoire qui démarre dans un nuage de fumée, Auggie derrière son comptoir vend son habituelle paire ...

La "légende" (ou le dossier de presse) dit que Wayne Wang aurait adoré le conte de Noël que Paul Auster avait écrit sur commande du New York Times, et qu'il lui aurait du coup demandé d'écrire un scénario adaptable au cinéma. Sauf que le thème sous-jacent présent dans ...