STORIA DI VACANZE

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Voilà un film qui appelle une mise en garde. Car à mille lieues de son titre trompeur, L’Italie dépeinte dans le second long métrage des frères D’Innocenzo - Fabio et Damiano - tourne radicalement le dos aux clichés sur le pays voisin où tout ne serait que beauté, luxe, calme et volupté. Ici, l’été décrit sera celui de vos pires cauchemars, plus proche de l’Enfer de Dante que de Fellini et de sa poésie.  

L’action se déroule de nos jours dans une banlieue pavillonnaire de Rome. Les gens qui y évoluent ne sont ni des bourgeois, ni des marginaux, plutôt les représentants d’une classe moyenne, très moyenne, inculte, vulgaire, en proie à leurs frustrations et elles sont nombreuses, qu’elles soient professionnelles, sociales, ou intimes. Au sein de ces familles, les enfants observent ainsi leurs parents avec une tristesse inquiétante, de par le modèle qu’ils les invitent à suivre… 

Film inconfortable, porteur d’une radicalité brutale, Storia di vacanze a connu les honneurs de la Berlinale en 2020 en se voyant décerner l’Ours d’argent du Meilleur scénario. La mostra allemande porte chance aux frères D’Innocenzo depuis leurs débuts. En 2018, l’accueil réservé à leur premier long, Frères de sang leur avait assuré une renommée internationale et ouvert les portes des prestigieux ateliers du Sundance Institute, réservés aux révélations les plus prometteuses.  

 
Dans le même genre vous pouvez trouver ATTENTION, LES ENFANTS REGARDENT (1978) (Un film parmi les plus étonnants tournés par Alain Delon, voleur introduit dans une maison où des enfants livrés à eux-mêmes vont faire preuve d'un total manque d'angélisme) ou encore LES ENFANTS VOLÉS (1992) (L'enfance est un sujet de prédilection du cinéma italien, mais rarement traité avec tant de violence que par Gianni Amelio).

Voilà un film troublant qui semble signer la mort du “nid familial”. Selon les frères d’Innocenzo, c’est la froideur, l’égoïsme et l’anxiété qui régit les rapports entre parents et enfants. "Il n’y a qu’à regarder les statistiques des meurtres domestiques pour se rendre compte que c’est souvent le cas, expliquent-ils dans leur note d’intention. Nous voulions enquêter sur les problèmes de communication qui règnent au sein de ces familles, empêtrées dans des routines stériles, où seule la tragédie peut éventuellement faire bouger les choses."  

Au pays de Pinocchio les enfants ne sont donc plus rois. Ils n’en restent pas moins des créatures, mais attachées à des pères indignes, incapables de leur transmettre la moindre once d’amour, ou une protection. Au contraire, ces pères, par leur brutale bêtise, s’avèrent impuissants à indiquer la route à suivre pour ces gamins sacrifiés qui préfèrent leur tourner le dos. “Storia di vacanze parle d’un rêve brisé, écrivent Fabio et Damiano. Celui d’une génération de jeunes gens qui imaginait l’avenir avec un sentiment d’espoir qui s’est avéré vain, et dont les enfants ne veulent même pas envisager le leur." 

Nés en 1988 à Tor Bella Monaca, banlieue de Rome, Damiano et Fabio D’Innocenzo ont grandi au gré des déplacements de leur père. Attirés de manière précoce par la photographie, ils deviennent réalisateurs en autodidactes. Frères de sang, leur premier long présenté au Festival de Berlin dans la section Panorama en 2018, obtient plusieurs récompenses, dont les Rubans d’argent du meilleur premier film et du meilleur scénario, ainsi que quatre nominations aux prix David di Donatello, notamment dans les catégories « Meilleur premier film » et « Meilleur scénario original ».

Le tout début du film, en forme de satire sociale, façon Affreux, sales et méchants, de la toute-petite bourgeoisie contemporaine des banlieues pavillonnaires, ne m'a pas follement emballé. Mais au fur et à mesure que l'histoire s'installe dans la vision des enfants, ...

Un abîme. Voici ce que Storia di vacanze nous fait voir. Un puits sans fond de souffrances dissimulées tant bien que mal par des personnages qui, en apparence, ne manquent de rien de vital... Les adultes mettent toute leur énergie dans le paraître, si bien que le moindre ...

Voilà un film bien étrange. On va pas dire un ovni, vu que ce serait un peu exagéré et que le terme est très cliché. Mais voilà, on se situe tout de même aux limites de l’expérimental. Narration déstructurée, plans contemplatifs, personnages énigmatiques et peu diserts, ...