ZOULOU

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La perfide Albion de la reine Victoria a subi un désastre militaire au fin fond de l’Afrique. Pire: les soldats rouges ont été taillés en pièces par des nègres emplumés et à moitié nus. Cette bataille, le 22 février 1879, connue sous le nom d’Isandula a été évoquée dans le film Zoulou, de l’Américain Cy Enfield, sorti en 1964 et que nous allons voir dans quelques secondes.

En fait il relate les conséquences de la bataille et un combat qui a suivi, celui de Rorke’s Drift où les tuniques rouges sauvent ce qu’il est encore possible de sauver. C’est un western africain qui rend hommage à la nation zoulou et solde les comptes de l’impérialisme britannique.

Le casting aligne la fine fleur de l’infanterie dramatique de l’Union jack: Stanley Baker, Jack Hawkins et Michael Caine. Et maintenant à vos rangs, fixe!

 
Dans le même genre vous pouvez trouver L'ULTIME ATTAQUE (1979) DE DOUGLAS HICKOX (Ecrit par Cy Enfield qui devait le réaliser mais qui mourut avant le tournage, le film est en fait une prequel de Zoulou puisqu'il met en scène la grande bataille de Isandhlwana (ou Isandula).) ou encore LE MASSACRE DE FORT APACHE (1948) DE JOHN FORD (Le film de Ford évoque la défaite de Little Big Horn où le général Custer et ses troupes ont été battus par une coalition indienne, souvent représentée au cinéma.).

C’est un peu le Fort Alamo britannique, sauf que ça finit bien. Zoulou fut une production Paramount et une belle aventure à 8 millions de dollars. Cy Endfield tourna en Afrique du sud, au cœur du Royal Natal National Park dans un site situé à plus de cent kilomètres du lieu d’origine de la bataille. 700 Zoulous jouèrent ou figurèrent dans le film et leur chef le prince Mangosuthu Buthelezi y incarne le grand-père de son grand-père, qui mena les guerriers à la bataille. Lui allait devenir bien plus tard un ministre de Nelson Mandela.

Mais en 1964 l’apartheid régnait encore sur l’Afrique du sud et le gouvernement raciste allait mettre quelques sagaies dans les roues du film. Pour cause de ségrégation, les autorités refusèrent que les Zoulous du film soient payés au même tarif que les Blancs. Le réalisateur compensa alors le manque à gagner en cédant aux Africains les troupeaux de vaches acquis pour le film. Les Zoulous qui, pour la plupart, n’avaient jamais vu de film assistèrent sous la houlette de Stanley Baker, un fervent socialiste, à une projection de films de Charlie Chaplin, Buster Keaton et Laurel et Hardy qui obtinrent un franc succès. Pour autant les autorités sud-africaines interdirent aux noirs la projections de Zoulou au prétexte qu’il pourrait les inciter à se révolter et les acteurs indigènes du film furent interdits de première. Sur le tournage, le réalisateur bénéficia des conseils d’une princesse et historienne Zoulou qui lui expliqua les tactiques et les rituels guerriers de son peuple.

A l’époque, si Stanley Baker avait monté le film sur son nom, Michael Caine lui n’était guère connu. Il échoua même lamentablement au casting avant, quelques semaines plus tard, de tomber sur le producteur dans une soirée. Lequel lui expliqua que l’acteur choisi étant malade il lui proposait le rôle mais il fallait partir le lendemain pour l’Afrique du sud. Caine rentra faire ses valises et fonça sur le tournage. Là, non seulement la vision de ses premiers rushes le rendit malade, au point qu’il refusa de les voir par la suite, mais par dessus le marché un télégramme de la Paramount ordonna de le virer. Cy Endfield tint bon, pour notre bonheur. Par la suite Caine déclara qu'heureusement le cinéaste n’était pas britannique sinon il n’aurait jamais embauché un cockney! Les voix off du début et de la fin sont dites par Richard Burton. Quinze ans plus tard en 1979, Burt Lancaster jouera avec Peter O’Toole dans « Zulu dawn », titre français « L’ultime attaque » sorte de prequel signé  Douglas Hickox d’après un scénario de Cy Endfield adapté de son propre livre. Le cycle était bouclé et l’honneur de la nation zoulou enfin sauf.

Le film illustre une page de l'impérialisme britannique qui colonisait l'Afrique sans respecter les peuples qui y vivaient, les Zoulous furent sans aucun doute leurs ennemis les plus coriaces, ils infligeront à l'Empire britannique la plus cuisante défaite qu'une armée indigène ...

Voici un film de guerre qui nous change pas mal des autres, car pour une fois les méchants ne sont pas des allemands, mais une peuplade d'Afrique. Quant à l'armée, elle est composée de gentlemen britanniques impeccables dans leurs uniformes rouges et très à cheval sur les ...

S'inspirant d'une série d'articles signés par John Prebble (également co-scénariste), Cy Endfield revient sur une page sanglante du conflit opposant l'armée britannique au peuple zoulou, à savoir le siège d'une mission tenue par une centaine de soldats face à près de 4000 ...