I'M YOUR MAN

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L’intelligence artificielle ? “Trop robot pour être vrai’”, aurait dit Jacques Prévert, lequel se serait très certainement moqué des algorithmes et de l’importance qu’ils ont pris dans nos vies. Au moins, donnent-ils matière aux cinéastes à écrire parfois, des histoires amusantes, chargées de sens, qui nous interrogent sur le progrès. Et ses limites. 

I’m Your Man est une réussite en la matière. La réalisatrice allemande Maria Schrader (la mini- série Unorthodox) est partie d’une nouvelle écrite par la romancière berlinoise Emma Braslavsky. Le pitch qu’on lui en avait fait avait suffi à la convaincre de la richesse du sujet et de son intérêt : girl meets boy”, ou plus précisément “girl meets robot-boy”, clin d’oeil renversé au fameux “boy meets girl” du grand Billy Wilder. 

Sous les traits du robot, on redécouvre l’acteur britannique Dan Stevens (Dowton Abbey) formé au théâtre à Cambridge. Son rôle le plus visible au cinéma ? Lancelot du Lac, le méchant du film La Nuit au musée : Le Secret des Pharaons (2015). Curieusement, c’est dans le registre horreur-fantastique qu’il s’était fait connaître en 2004, dans la mini-série fantastique Frankenstein ; et le téléfilm Dracula, pour la télévision anglaise. Dan Stevens est définitivement une tête bien faite : c’est sa maîtrise de la langue allemande qui a fini de rendre indispensable aux yeux (et aux oreilles) de Maria Schrader. “Beau et aussi précis qu’une machine” dit Maria Schrader. L’homme parfait en somme ! 

 
Dans le même genre vous pouvez trouver HER (2013) (Où Spike Jonze s'amusait à mettre en scène l'histoire d'amour entre un homme et la voix féminine de son ordinateur...) ou encore EX-MACHINA (2014) (Une situation inversée pour ce film où un jeune scientifique va se laisser troubler par une femme-robot répondant au nom d'Ava).

Ce qui est très intéressant avec cette fable atypique, c’est la manière dont sa réalisatrice fait glisser le récit d’un postulat emprunté à la science-fiction vers une sorte de comédie sentimentale. A l’unisson de sa principale protagoniste on passe du scepticisme au trouble réel que provoque la présence de cet androïde programmé pour la servir ; et lui rendre la vie agréable, tout en étant dépourvu de sentiments, bien qu’il puisse les jouer à la perfection. Dans sa note d’intention, Maria Schrader rappelle combien “le rêve de l’humain artificiel est probablement aussi vieux que l'humanité elle-même”. Et la cinéaste de rappeler Pygmalion, qui “construisit une statue féminine, en tomba amoureux et demanda à la déesse Aphrodite de lui insuffler la vie.”

A l’inverse de ce que développe le mythe de Frankenstein, ici les créateurs de cet “homme idéal” ne perdent jamais le contrôle de leur créature. L’effroi, la peur sont étrangers aux sentiments qu’éprouve le personnage d’Alma (en français Âme).  En revanche, par sa prévenance, il en vient à la confronter à sa solitude, à son désir d’avoir confiance dans la vie ; et à ce drôle de sentiment étrange qu’on appelle l’amour. “Alma défend les principes de l'amour romantique, de l'indépendance et du soi-disant libre arbitre, écrit la réalisatrice. À ses yeux, Tom n'est rien de plus qu'une machine à satisfaire ses besoins ; loin d'être un véritable homologue, elle n'y voit qu'une illusion creuse.” Ce qui ne l’empêchera pas de tomber amoureuse. Ses convictions deviennent alors moins fortes que son désir.

I'm your man ou je suis ton âme sœur idéale et vice-versa. Dans Les affinités électives Johann Wolfgang Goethe s'intéresse aux relations humaines et plus précisément à la plus passionnante et la plus intense de toute. L'attirance et la répulsion, l'amour et ...

Réalisé en 2021, Ich bin dein Mensch est le 5ème film de Maria Schrader en tant que réalisatrice. Il est présenté en sélection officielle à la Berlinale 2021, et voit Maren Eggert récompensée de l'Ours d'argent pour la meilleure actrice.L'action est située ...

Une comédie dramatique pleine de romantisme, un peu loufoque, entre une scientifique, Alma ( Maren Eggert ), et cet Androïde, Tom ( Dan Stevens), une alchimie parfaite entre ces deux bons acteurs. Un film réussi de Maria Schrader, qui interroge à propos de toutes ces révolutions ...