L'HEURE DU CRIME

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Sonia, une Slovène émigrée à Turin est en quête du grand amour. L’étincelle va avoir lieu lorsqu’elle rencontre Guido, un ancien policier lors d’une séance de speed-dating. Elle ne brûlera pas longtemps : à peine Sonia tombe-t-elle amoureuse que Guido meurt brutalement. De nouveau seule et inconsolable, elle se met à apercevoir son amant. Est-elle folle ou hantée par un fantôme ? L’heure du crime est tout en chausse-trapes. Le premier film de Giuseppe Capotondi joue avec les registres : il démarre comme une romance sociale avant de s’orienter vers le thriller puis  de bifurquer vers la lisière du fantastique de certains giallos. Il y aura bien un twist scénaristique, ce n’est pas celui que l’on croit, lorsque L’heure du crime dévoile, comme un ultime coup de théâtre sa véritable tonalité. Au-delà des genres auxquels il a recours,  les pistes qu’il emprunte convergent toutes vers le portrait d’une femme tout en fêlures. L’heure du crime surprend en étant plus mélancolique que prévu quand il raconte avant tout le parcours d’une âme esseulée, en quête désespérée d’une seconde chance.

 
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Giuseppe Capotondi n’est pas un inconnu en Italie : avant de réaliser L’heure du crime, il a signé plus d’une centaine de clips et spots de publicité qui ont assis sa réputation. S’il a démarré sa carrière par une forme visuelle symptomatique des années 80-90, Capotondi reconnaît cependant que son inspiration première pour son premier film  vient des années 70, que ce soit les giallos de Dario Argento, les drames psychologiques de John Cassavetes ou les films semi-fantastiques de Roman Polanski. Des influences avec qui il partage des thèmes centraux :  peut-on changer de vie ? Sait-on pardonner aux autres et à soi-même ? C’est autour de ses questions qu’il a bâti L’heure du crime et transformé une crise de conscience en suspense autour d’une femme qui s’avèrera mutliple, à la manière d’une Kim Novak dans Vertigo,  comme la Doppia ora, cette heure double du titre italien. Hasard ou coïncidence, juste avant de tourner ce film, Filippo Timi, l’acteur qui y interprète Guido, aura dû lui aussi se prêter à un double rôle tout aussi délicat : celui de Benito Mussolini, adolescent puis adulte dans Vincere, le film de Marco Bellocchio.

On peut considérer avec Giuseppe Capotondi, le réalisateur, que L'heure du crime est “un film de genre qui puiserait à pleines mains dans le film noir, le mélo, le thriller et dans le film d'horreur psychologique”. Et l’exercice est plutôt réussi, bien filmé et très ...