LA PAPESSE JEANNE

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Il était une fois au IXe siècle, une jeune femme prénommée Jeanne qui aurait accédé à la papauté en se faisant passer pour un homme. A partir de cette légende, objet de mille interprétations et aussi de quelques polémiques au fil des siècles, le réalisateur Sönke Wortmann a réalisé une saga romanesque pleine de rebondissements et bénéficiant de moyen importants. 

Le film nous entraîne dans le sillage de Jeanne, une jeune fille plein d’audace dans une époque qui n’en autorisait aucune aux femmes, pas même dans le domaine de la religion. Le scénario s’inspire du plus récent livre consacré à la Papesse, signé de la romancière américaine Donna Cross et paru en 1996. Avant elle, de grands auteurs comme Lawrence Durrell et Alfred Jarry avaient signé les traduction anglaise et française du livre de référence sur le sujet, oeuvre d’Emmanuel Roïdis, un écrivain grec.  

A l’origine de ce film, on trouve la société Constantin Films qui avait produit par le passé Le Nom de la Rose et Le Parfum, deux très gros succès outre-Rhin. Dans la foulée de ces deux blockbusters en robe de bure, La Papesse Jeanne, a également trouvé son public en Allemagne avec 2,5 millions de spectateurs. En France, le film n’est sorti qu’en 2013, directement pour le marché vidéo. 

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LES INNOCENTES (L'héroïne du film d'Anne Fontaine est également une jeune religieuse confrontée à la violence des hommes.) ou encore LA PAPESSE JEANNE (En 2012 le documentariste Jean Breschand redonne vie au personnage mais prend des libertés avec l'histoire originale puisque Jeanne est désignée sans se travestir en homme.).

En 1972, le personnage avait déjà inspiré le cinéma. Devant la caméra du réalisateur britannique Michael Anderson (cf L’Age de Cristal) c’est alors Liv Ullmann qui avait incarné la jeune femme téméraire en butte à une société exclusivement patriarcale. Plus près de nous, en 2016, le documentariste Jean Breschand a confié à Agathe Bonitzer le soin d’être celle que les hommes récusent et condamnent. Chacun de ces trois films soulignent en tout cas l’obscurantisme d’une époque peu amène pour la condition féminine…Ici, c’est l’actrice allemande Johanna Wokalek qui incarne l’héroïne avec une foi spectaculaire. La jeune femme avait déjà été remarquée par les producteurs de Constantin Films dans La Bande à Baader de Uli Edel. 

A ses côtés, le casting joue à fond la carte de l’international, avec la présence de John Goodman, mais tout autant de David Wenham. L’acteur australien s’était fait connaître du grand public en incarnant Faramir dans Le Seigneur des anneaux de Peter Jackson et Dilos dans 300. Intéressante aussi la présence de Iain Glen, qui après Jeanne a vu sa carrière exploser avec Game of Thrones où il tient le rôle de Jorah Mormont. 

Depuis ses débuts derrière la caméra, le cinéaste rhénan Sönke Wortmann a été abonné au succès, ses deux premiers films (dont Les nouveaux mecs, inspiré de la bande-dessinée de Ralph König) ayant réuni plus de dix millions de spectateurs. En 2003, il parvient à réunir ses deux passions, cinéma et football, pour signer Le Miracle de Berne qui évoquait l’Allemagne d’après-guerre, autour de la victoire de la Mannschaft à la Coupe du Monde 1954. En 2006, il réalisait un documentaire au succès colossal (4 millions de spectateurs) sur la sélection allemande finaliste malheureux du Mondial cette même année. Qu’il ait voulu devenir footballeur professionnel ne vous étonnera donc pas ! 

Réalisé en 2015, ce film retrace la légende de la Papesse Jeanne, fille d’un moine mendiant, et qui sera élu pape. Ce film parait comme entouré d’une aura de mystère, on le voit tout en se sentant étranger, comme un voyeur, et non comme un simple spectateur. Un aspect ...